BASKETNike: «Trente ans de Air Jordan, ça veut dire qu’on a fait quelque chose de bien», raconte Tinker Hatfield

Nike: «Trente ans de Air Jordan, ça veut dire qu’on a fait quelque chose de bien», raconte Tinker Hatfield

BASKETAlors que la star américaine sera à Paris ce week-end...
Antoine Maes

Antoine Maes

Ne faites pas semblant : On a bien vu que vous étiez comme des gosses depuis que vous savez que Michael Jordan sera à Paris ce week-end. Quand on a autour de la trentaine, on a forcément envie d’aller apercevoir l’homme dont les posters ornaient votre chambre d’ado. Que vient faire « His Airness » dans la capitale ? Célébrer le 30e anniversaire de la mythique Air Jordan. Si vous traînez vendredi du côté du Palais de Tokyo, vous risquez de pourtant passer à côté de Tinker Hatfield sans le reconnaître. Chez Nike, il est « Monsieur Air Jordan », pour avoir dessiné tous les modèles de la série de la version III à la version XIV (Sans oublier les Air Max, les Huarache). Autant dire que vous avez forcément eu une fois dans votre vie une de ses créations au bout des pieds.



Quelle est la part de Michael Jordan dans l’énorme succès de la série des Air Jordan ?

Chaque nouvelle chaussure est comme le match suivant ou la prochaine saison. Chaque version de la Air Jordan a été influencée par le désir d’être sans cesse meilleur et d’atteindre un niveau supérieur. Donc quand c’était le moment de s’asseoir et de travailler sur la nouvelle chaussure, la personnalité de Michael était le fil conducteur. Il m’a inspiré à être meilleur sur chaque détail parce qu’honnêtement, il s’est amélioré chaque année. Il ajoutait quelque chose à son jeu qui était si fascinant, et en fin de compte, ça me poussait à faire de même. J’ai juste essayé de rester à sa hauteur. C’était important que non seulement la performance de la chaussure s’améliore, mais aussi son histoire. La vie de Michael a toujours été une source d’inspiration pour moi. La Air Jordan 14 était inspirée de sa Ferrari, une voiture puissante qui ne sacrifie pas la grâce et la beauté. Donc quand on a développé l’histoire de la 14, basée sur la Ferrari de Michael Jordan, il a beaucoup aimé ça. Il s’est vu lui-même dedans, presque comme une métaphore ou un symbole de son jeu.

Vous êtes en France ce week-end pour parler des Air Jordan. Comment vous expliquez qu’une chaussure soit devenue à ce point une marque globale ?

Trente ans de Air Jordan, ça veut dire qu’on a fait quelque chose de bien, un produit qui évolue, qui inspire mais aussi honore le plus grand joueur de tous les temps.

« "There will be no next Tinker, just as there will be no next Jordan." http://t.co/ltSPbn9LFJ pic.twitter.com/5Ev3PMDWNy — Complex Sneakers (@ComplexSneakers) 5 Mai 2015 »

Comment expliquez-vous que la Air Jordan a survécu à la retraite sportive de Michael Jordan ?

Sa retraite a été un moment difficile pour nous, parce qu’on ne savait pas ce que le futur avait en magasin pour nous. Sans Michael l’athlète, la moitié de l’entreprise pensait que la marque devait disparaître aussi. Rétrospectivement, c’était le premier test pour nous en termes de stabilité et de créativité de la marque. A l’époque, je travaillais sur la Air Jordan 10 et malgré la décision de Michael, je voulais que la chaussure sorte comme un hommage à sa carrière. J’ai regardé les chaussures et j’ai réalisé qu’elles devaient représenter quelque chose de parfait. Malgré le départ de Michael du basket, cette marque pouvait encore être super.

Si je vous surnomme « le Michael Jordan des chaussures », vous êtes fier ou un peu embarrassé ?

Je tiens à le voir comme quelqu’un d’inspirant qui a eu de l’influence sur moi. Sans Michael et ses idées, je ne sais pas si on aurait été capable de réussir tout ça. Il m’arrivait de prendre des notes sur la façon dont je percevais Michael en tant qu’individu - très sophistiqué, mais qui tenait toujours à ramener tout vers ce qui comptait vraiment, et c’est comme ça qu’il jouait. C’est devenu une partie de la marque Jordan, être sophistiqué tout en gardant les choses simples et efficaces.