Scandale à la Fifa: Sepp Blatter aimait déclamer des répliques du parrain en interne
FOOTBALL•Selon Alexandra Wrage, ex-membre du comité international de gouvernance de la Fifa...J.L. avec AFP
Informateurs, transactions financières, éléments de preuves: les autorités judiciaires américaines procèdent avec la Fifa comme avec la mafia pour réunir toutes les pièces du puzzle: du bas en haut de la chaîne, toutes les têtes finissent par tomber «comme des dominos». «En lisant l'acte d'accusation, il est très clair que ce sont les plus hautes instances qui sont visées», explique John Lauro, ancien procureur de Brooklyn, le district où quatorze responsables et partenaires de la Fifa ont été inculpés la semaine dernière pour corruption, blanchiment, et fraude.
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Toute l'enquête a «pour but ultime» de faire tomber toutes les têtes et «d'engager des poursuites en haut lieu», ajoute l'ancien procureur de New York. Et la démission mardi de Sepp Blatter de la présidence de l'organisation mondiale du football le prouve. Dans ses 47 chefs d'accusation, la justice américaine délivre un état des lieux impitoyable d'une corruption «endémique et profondément enracinée», avait souligné la ministre.
Les mêmes méthodes utlisées que pour confondre les syndicats du crime
«C'est un travail de longue haleine, mais il n'y a pas d'urgence (...) Ils réunissent des données ici et à l'étranger pour corroborer les accusations et ils avancent de plus en plus vers le sommet», souligne l'avocat David Weinstein, qui retrouve ici nombre de similarités avec les enquêtes contre les syndicats du crime organisé conduites par le célèbre ministre de la Justice Robert Kennedy à la fin des années 60.
En interne, Sepp Blatter était d'ailleurs baptisé «Don Mafia» pour son arrogance et sa poigne pendant ses 18 ans à gérer son «bastion» de la Fifa, employant les méthodes et même les répliques du «Parrain», selon Alexandra Wrage, ex-membre du comité international de gouvernance de la Fifa, sur la chaîne CBS.
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Avec l'enquête américaine, d'anciens membres de la Fifa ont plaidé coupable, d'autres inculpés arrêtés aux Etats-Unis collaborent déjà avec les autorités judiciaires tandis que les sept responsables interpellés en Suisse seront extradés, soit pour les inciter à coopérer à leur tour soit pour qu'ils rendent des comptes devant la justice américaine. «La pression pèse sur eux pour collaborer ou apporter des preuves qui les disculperont ou allègeront leur peine», poursuit cet ancien procureur à Miami.
«C'est sans aucun doute une réaction en chaîne qui a été mise en place, avec les deux premiers dominos qui sont les frères Warner (fils de l'ex vice-président de la Fifa, Jack Warner). Puis à partir de là, ils ont saisi la pièce suivante qui est Charles Blazer (ex-secrétaire général de la Concacaf), ils ont utilisé les éléments réunis auprès des Warner contre Blazer et ainsi de suite, comme ils l'avaient appris avec d'autres organisations du crime», a ajouté M. Weinstein.