FOOTBALLPSG: Changer de nom, ce serait facile, mais pas très utile

PSG: Changer de nom, ce serait facile, mais pas très utile

FOOTBALLNi Saint-Germain-en-Laye, ni le club n'ont d'intérêt dans une telle opération...
Julien Laloye, avec V.B et D.P

Julien Laloye, avec V.B et D.P

Oublier PSG, pour dire Paris, un point c’est tout. «Une rumeur fantaisiste», selon le maire Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), une nouvelle habitude à prendre, peut-être, pour les suiveurs du club parisien. Résumons l’affaire: si Paris devait quitter Saint-Germain pour un nouveau centre d’entraînement dans une commune voisine de l’Ouest parisien, un dossier qui traîne en longueur, il pourrait être conduit à changer de nom. C’est ce que croit savoir Le Parisien, et après tout, ce ne serait pas une première dans le foot français. Une bonne moitié des clubs de l’élite en a fait l’expérience, et personne n’en est mort. Le TFC s’appelait auparavant l’UST (Union sportive toulousaine), Croix de Savoie est devenu récemment Evian-Thonon Gaillard, et le FC Nantes Atlantique du début des années 1990 a fait long feu.

>> Le règlement de la FFF est à consulter ici

«Quand on est arrivés au FC Nantes en 2007, on trouvait le nom du club pas très joli. Ce «A» avait une dimension politique qui n’avait pas lieu d’être, précise Franck Kita, directeur général délégué du club. On a voulu très vite revenir au nom historique: FC Nantes. On l’a décidé dès notre arrivée, et dans mes souvenirs, il a fallu presque un an pour effectuer le changement.» Le temps de mener à bien certaines démarches juridiques fastidieuses, mais relativement aisées à satisfaire: demande conjointe auprès de la Ligue et de la FFF -une formalité à moins d’une proposition farfelue- puis parution au Journal officiel. Passer de «Paris-Saint-Germain» à «Paris», ou autre, ne poserait donc aucun souci administratif. L’opportunité d’un tel changement de nom est en revanche plus discutable.

>> Lire l'interview du maire de Saint-Germain-en-Laye

«La marque “Paris” est plus connue à l’étranger que les marques “PSG” ou “Paris Saint-Germain”, donc il est moins grave de se fâcher avec la ville de Saint-Germain qu’avec la ville de Paris», résume dans un premier temps Vincent Chaudel, expert sport chez Kurt Salmon. Une manière de dire que la ville de Saint-Germain, associée au patrimoine du club depuis la fusion du stade Saint-Germain et du Paris FC en 1970, n’a aucun intérêt à jouer les durs sur le sujet. Dans l’histoire, c’est bien le club parisien qui est en position de force: «Il y a deux ans, aux Etats-Unis, les New Jersey Nets ont changé de nom. Ils ont été délocalisés et sont devenus les Brooklyn Nets: l’important, c’est que ça reste les Nets. Mais je pense que la direction du PSG fera les études nécessaires avant de prendre une telle décision, car il y a un facteur de risque à faire évoluer le nom PSG, même si encore une fois le club capitalise d’abord sur la marque “Paris ville lumière”».



Il n’est pas évident, tout de même, que ledit risque saute aux yeux depuis le Qatar, où l’on doit penser -ce n’est pas tout à fait une blague- que les lettres «SG» font référence à Saint-Germain-des-Prés. Ainsi, en 2013, les nouveaux propriétaires du PSG avaient relifté le logo du club et choisi d’enlever le berceau, symbole royal rappelant la naissance de Louis XIV à Saint-Germain-en-Laye. La fleur de lys et le nom de la commune sont restés, mais pour combien de temps? «On n’en est pas encore là, rassure Laurent Blanc, plus terre à terre. On en reparlera si on se voit à l’inauguration du Centre. Vous ne serez peut-être plus journaliste, et je ne serai peut-être plus entraîneur du PSG. Mais si on se voit, on en reparlera avec plaisir.» Ou avec nostalgie, cela dépend.