Cour des Comptes: L’AFLD estime qu’elle «manquerait à ses missions» si elle ne contrôlait que les sportifs de haut-niveau
DOPAGE•La Cour des comptes préconise à l’Agence française de lutte contre le dopage de ne plus s’occuper des sportifs amateurs…Antoine Maes
«C’est le propre de la plupart des administrations». Bruno Genevois, le président de l’AFLD le sait très bien: il n’est pas le seul à devoir faire des efforts à la demande de la Cour des comptes. Dans son rapport, elle demande à l’Agence française de lutte contre le dopage de «mieux cibler ses contrôles». Dans le détail, elle préconise même l’abandon pur et simple des contrôles sur les 17 millions de sportifs licenciés. En clair: on arrête de chercher du côté des amateurs.
>> Découvrez le détail du Rapport de la Cour des comptes
Une recommandation que ne devrait pas suivre l’Agence. «De par la loi, nous devons contrôler l’ensemble des sportifs licenciés, et avoir un contrôle qui soit dissuasif quel que soit le niveau de compétition, explique Bruno Genevois. Il existe une convention du Conseil de l’Europe, qui s’impose à la France, qui prévoit qu’en matière de lutte contre le dopage, on doit contrôler tous les sportifs. On manquerait à nos missions si on ne contrôlait que le haut niveau».
«Nous sommes sensibles au fait qu’au cours des deux dernières années, on ait réduit nos crédits de l’ordre de 10%»
Les sportifs du dimanche qui s’imaginaient pouvoir faire ce qu’ils veulent en sont pour le frais. «Le programme annuel du collège de l’AFLD prévoit de contrôler certains amateurs qui font du sport et essaient de devenir professionnels, de forcer un peu le destin en étant tentés de prendre des substances interdites. Nous l’avions fait savoir à la Cour, notre point de vue est clair», reprend Bruno Genevois.
L’AFLD devra tout de même faire plus avec moins. Et si «nous partageons les recommandations de la Cour des comptes sur de très nombreux points», le président de l’AFLD regrette aussi «l’appréciation des moyens financiers dont nous disposons». «Le budget annuel est de l’ordre de 9 millions d’euros, reprend Bruno Genevois. Nous sommes sensibles au fait qu’au cours des deux dernières années, on ait réduit nos crédits de l’ordre de 10%. A un moment où on nous demande de mettre en œuvre le nouveau code mondial anti-dopage et où on doit mettre en œuvre de nouveaux modes de détection reposant sur le profil biologique».