Dakar 2015: Alors, c'est comment de descendre à pic une dune de 838 mètres de haut?
SENSATIONS•Les motards du Dakar sont arrivés ce lundi en dévalant la mythique dune d'Iquique, au Chili...Nicolas Camus
De notre envoyé spécial à Iquique (Chili)
Vu d'en bas, la pente fait frémir. Alors on imagine que lorsque l'on bascule dedans, tout là-haut, le cœur doit s'emballer. Après les autos, dimanche, ce sont les motos qui ont achevé leur étape marathon en dévalant la mythique dune d'Iquique, ce lundi. Avec ses 838 mètres de haut et des passages à 70 %, cette montagne de sable est devenue un monument qui ne laisse pas indifférent. «Quand on rentre dedans, c’est toujours très très impressionnant, raconte Olivier Pain, qui n'en est pourtant pas à sa première. On est dans une zone un peu lunaire derrière, on se bat avec la moto pour tirer droit, ne pas se perdre, et d’un seul coup on se jette dans cette énorme descente avec vue sur le Pacifique. C’est magnifique, tout simplement.»
«Quelle vitesse? Pas eu le temps de regarder»
Arrivé juste avant lui, Xavier de Soultrait n'a pas choisi le pire endroit pour décrocher son premier top 10 sur le Dakar (6e). «C'est trop bien, j'adore!», s'exclame le jeune pilote, pour qui un détail a encore ajouté à la beauté de l'instant: «J'étais côte à côte avec Alain Duclos, que je regardais petit à la télé, et il m’a laissé passé, c’était trop sympa.» Si l'on peut se permettre quelques amabilités en haut, une fois dans la descente, mieux vaut rester concentrer. «Il faut faire attention, toujours rester avec un petit filet de gaz pour ne pas que l’avant plante», explique Fabien Planet. Parce qu'une fois passé par-dessus le guidon, on ne donne pas cher de la moto et du bonhomme en bas.
La crainte est donc toujours un peu présente dans les esprits. «Evidemment, surtout quand on joue une place sur l'étape», dit Olivier Pain. A quelle vitesse dévale-t-on, alors, ce toboggan géant? «On est à 120-130 km/h, sans forcer», reprend le pilote français. «Ah ça, je ne sais pas, je n'ai pas eu le temps de regarder», répond pour sa part, en se marrant, Xavier de Soultrait. La dune d'Iquique, si splendide soit-elle, ne permet pas la moindre seconde d'inattention.