OM: Après sa garde à vue, Pape Diouf a pris une douche «comme l’aurait fait une personne violée»
FOOTBALL•L'ancien président de l'OM était entendu dans l'affaire des transferts suspects du club...A Marseille, Loïc Bécart
Mis en garde à vue dans l’affaire de transferts suspects à l’OM puis relâché mercredi sans poursuite judiciaire, l’ancien président du club Pape Diouf a tenu à livrer sa version des faits jeudi en conférence de presse à Marseille. «Quand j’ai quitté le coin où j’étais, la première chose que j’ai fait c’est de prendre une douche bouillante comme l’aurait fait une personne violée et violentée, a-t-il débuté. Comment dans un grand pays comme ça on peut mettre la justice en spectacle?»
Il a abordé ensuite le fond de l’affaire. «Dans cette affaire, on ne me reproche rien, absolument rien. J’ai été interrogé par des policiers aimables qui savaient qu’il n’y avait rien. On ne m’a pas présenté de documents, ni de propos qui auraient été tenus par des collaborateurs. Quand on m’a tendu un papier, j’ai vu blanchiment, extorsion de fonds, etc. Ca ne m’intéressait pas, car je savais que je n’avais rien à voir là-dedans.»
«A la fin, j’ai même donné une leçon d’histoire quand on m’a demandé ma vision de Marseille»
Quant aux conditions de la garde à vue, les policiers savaient eux-mêmes qu’il n’y était pour rien, selon lui. «J’ai expliqué comment fonctionnait le mode de transfert. A la fin, j’ai même donné une leçon d’’histoire quand on m’a demandé ma vision de Marseille, assure-t-il. Le policier m’a dit: "Il était bon que tous les protagonistes soient entendus au même endroit". Dans cette affaire, ceux qui m’interrogeaient étaient plus gênés que moi. Une simple convocation aurait suffi et j’y serai allé. Ces gens-là auraient pu venir chez moi, et je leur aurais même servi à boire.»
Pape Diouf assure aussi ne pas avoir été confronté à d’autres personnes mises en garde à vue en même temps que lui, notamment Vincent Labrune qui était président du conseil de surveillance de l’OM pendant la présidence de Pape Diouf. L’ancien dirigeant marseillais et agent de joueur affirme être totalement étranger au système de rétrocession dans les transferts. «Je ne me vois pas me présenter devant quelqu’un et demander une enveloppe en catimini. J’aurais trop honte de le faire. Je ne sais même pas comment ça se passe. Peut-être un jour, pour nourrir ma culture, je me renseignerai dessus»
Il s’est également expliqué sur le transfert de Samir Nasri, qui faisait partie des transactions dans le viseur des enquêteurs. «La discussion a été âpre, avec la famille et les agents de Nasri. Nous sommes arrivés à ce deal: qu’ils nous laissent faire selon nos conditions, et nous leur verserions un tiers de la somme du transfert. Tout a été énoncé dans les comptes du club. Vous nous voyez demander de l’argent sous la table?»