VOILERoute du Rhum: La déception des sponsors emportés par la vague d'abandons précoces

Route du Rhum: La déception des sponsors emportés par la vague d'abandons précoces

VOILELes conditions météo difficiles ont entraîné de nombreux abandons dès les premières heures de la Route du Rhum, à la grande déception des sponsors qui s'étaient engagés aux côtés des skippeurs...
Nicolas Camus (avec Antoine Maes)

Nicolas Camus (avec Antoine Maes)

Un petit jour de course et puis s’en va. Cette année, la météo n’a pas épargné les concurrents de la Route du Rhum. Les conditions dantesques au départ de la course, dimanche, ont contraint une douzaine de skippeurs à abandonner dans les premières 24 heures. Une grande déception pour eux, évidemment, mais aussi pour leurs sponsors qui ont travaillé à leurs côtés pendant des mois et investi beaucoup d’argent. «Il y a beaucoup de frustration. On ne pouvait pas imaginer casser au bout de 10 heures de course, admet Laurent Sacoll, le directeur général du boucher Maître Jacques, engagé avec Loïc Féquet (Multi50). Ce sont les aléas de la compétition, du haut niveau.»

Abîmé au niveau d’un flotteur, leur voilier a dû être remorqué pour rentrer au port. Il ne reverra plus la course, ni son nom cité dans les médias. Même si beaucoup d’entre elles s’engagent par passion pour la voile, les marques recherchent aussi et surtout une visibilité. C’est le cas de Wallfo, une start-up qui propose des jeux de paris boursiers en ligne. «On est déçu. On est une entreprise qui s’est sentie seule pendant 10 ans, et la Route du Rhum est une course en solitaire. Du coup, on s’est dit qu’on allait bien avec l’esprit de la course. On voulait marquer le coup», raconte Haiat Menkoucha, la présidente.

Près de 300.000 euros d'investissement

Wallfo.com a investi près de 300.000 euros dans cette aventure qui s’est brisée nette en même temps que le poignet de Thierry Bouchard, son skippeur (Class40), victime de l’agitation de la mer. «On est une entreprise qui prend des risques. Bien sûr on est un peu triste de ne pas pouvoir continuer mais on est content de l’avoir fait, on n’a pas de regret, affirme Haiat Menkoucha. On était surtout inquiet pour lui parce qu’il s’est blessé.»

L’entreprise marseillaise, pour qui c’était une grande première, ne sait pas encore si elle va renouveler l’expérience. La situation est différente chez Maître Jacques, pour qui la voile est aussi un «un facteur de cohésion» pour ses salariés basés en Bretagne, en grande majorité très attachés à ce sport. Le contrat de quatre ans qui lie la boîte rennaise à Loïc Féquet arrive à échéance. «On va laisser retomber la déception de tout le monde avant de se poser tranquillement pour discuter», avance son directeur général. Entre raison et passion, le choix n'est jamais évident.