JUSTICEProcès Pistorius: Le parquet sud-africain fait appel du jugement

Procès Pistorius: Le parquet sud-africain fait appel du jugement

JUSTICEL'athlète sud-africain avait été condamné à cinq ans de prison ferme pour le muetre de Reeva Steenkamp...
Antoine Maes

A.M. avec AFP

Le parquet sud-africain, insatisfait du verdict d'homicide involontaire rendu contre Oscar Pistorius, a fait appel du jugement, ce mardi. Cela ouvre la voie à une révision - vraisemblablement en 2015 - du procès du champion handisport, en prison depuis octobre pour avoir abattu sa petite amie en 2013. «Nous annonçons aujourd'hui que le parquet national a interjeté appel à la fois du verdict et de la sentence», a indiqué son porte-parole Nathi Mncube dans un communiqué.

Pistorius, 27 ans, a été condamné à cinq ans de prison, et échappé au verdict de meurtre passible de la perpétuité. L'«homicide involontaire» retenu finalement a suscité l'incompréhension d'un grand nombre de juristes en Afrique du Sud, et valu une volée de critiques à la juge Thokozile Masipa. Le ministère public, soucieux de fixer la jurisprudence, n'a pas révélé les arguments de droit soulevés pour attaquer le jugement en appel.

Avait-il conscience qu'il pouvait donner la mort?

«L'appel du verdict est fondé sur un point de droit», a seulement dit M. Mncube dans son communiqué, précisant que les arguments du parquet avaient été transmis à la justice et étaient, dès lors, frappés du sceau du secret de l'instruction. Si la juge avait de bonnes raisons d'écarter la préméditation, selon les juristes - Pistorius a toujours nié avoir sciemment tiré sur sa petite amie -, personne ne comprend pourquoi elle a dédouané Pistorius de toute intention homicide, et retenu seulement la négligence. Lui-même affirme qu'il s'est crû victime d'un cambriolage.

Toute la question est de savoir si l'accusé, au moment de tirer avait conscience qu'il pouvait donner la mort. Si la réponse est «oui», alors le juge aurait dû rendre un verdict de meurtre. Or, dans ses attendus, la juge a elle-même estimé que Pistorius «savait que les toilettes étaient un espace réduit et qu'il n'y avait aucun moyen de s'échapper pour la personne derrière la porte», semblant se contredire elle-même.