FOOTBALLZidane suspendu: La France est-elle irréprochable sur les diplômes de ses entraîneurs?

Zidane suspendu: La France est-elle irréprochable sur les diplômes de ses entraîneurs?

FOOTBALLAlors que l’ancien meneur de jeu de l’équipe de France a été suspendu trois mois du banc de la réserve du Real Madrid pour défaut de diplôme…
Zinédine Zidane, entraîneur de l'équipe réserve du Real Madrid, le 24 août 2014.
Zinédine Zidane, entraîneur de l'équipe réserve du Real Madrid, le 24 août 2014. - PEDRO ARMESTRE / AFP
Antoine Maes

Antoine Maes

La France à la rescousse de «Zizou». Alors que Zinédine Zidane a écopé d’une sanction de trois mois pour avoir coaché la réserve du Real Madrid sans avoir validé ses diplômes, la FFF a tenté de convaincre son homologue espagnol. De quoi exactement? D’accorder une dérogation à l’ancienne star des Bleus pour qu’il puisse exercer son nouveau métier, alors qu’il a validé deux des trois niveaux requis pour décrocher le BEPF. Une manière de contourner le règlement? Oui et non.

La pratique existe en Ligue 1, où Willy Sagnol (à Bordeaux) et Claude Makelele (Bastia) peuvent entraîner grâce à cette fameuse dérogation. «Il y a un statut de joueur de haut-niveau, qui fait que compte tenu de leur carrière sportive, ils n’ont pas pu suivre tous les modules, alors on fait un cursus particulier, explique Joël Müller, le président de l’UNECATEF, le syndicat des entraîneurs. C’est ce qui s’est passé pour Zidane, Sagnol, Makelele, mais aussi Eric Roy et Bernard Diomède. Ils vont être diplômés, sauf catastrophe, à partir de mars, avril ou mai.» Un peu comme si vous aviez le droit de conduire une voiture parce que vous êtes en train de passer le permis.

Il n'y a plus de prête-nom en Ligue 1

Tout le reste de la Ligue 1 est en règle, ou presque. La pratique des prête-noms, très répandue en France pendant longtemps, est en effet terminée. Le principe? Déclarer comme coach officiel un entraîneur ayant ses diplômes pour permettre au vrai patron de diriger l’équipe. Une manigance désormais obsolète. «L’assemblée fédérale de juin a voté l’obligation pour les clubs de première et de deuxième divisions, voire pour certains de National, qu’il n’y ait plus de prête-nom. Et que l’entraîneur principal effectif soit celui qui a son contrat déclaré à la LFP», raconte Joël Müller.

Une réforme facilitée par les départs des bancs cet été de personnes n’ayant pas le fameux BEPF: José Anigo de l’OM, Franck Dumas d’Arles-Avignon et Christian Bracconi d’Ajaccio. Quant à Rolland Courbis, l’un des plus anciens coachs ayant recours au stratagème, il a obtenu son diplôme grâce à la Validation d’Acquis et d’Expérience (VAE) en mars dernier. Dernier cas particulier: celui de Pascal Dupraz (Evian Thonon-Gaillard). La saison dernière, le coach savoyard avait recours à Jean-Yves Chay pour le «couvrir» sur les feuilles de match. Cette saison, il bénéficie d’une dérogation en attendant de passer son diplôme… qu’il a raté en mars dernier. En clair, Zinédine Zidane aurait mieux fait de commencer sa carrière dans l’Hexagone.