Masters 1000 de Bercy: Peut-on perdre (ou gagner) sa place de Coupe Davis à Paris?
TENNIS•Les Bleus ont une dernière occasion de convaincre leur capitaine à trois semaines de la finale de Lille…Julien Laloye
En croisant par hasard Gilles Simon et Richard Gasquet en train de causer tennis au salon des joueurs de Bercy lundi, on s’est surpris à se demander lequel des deux verrait la finale de la Coupe Davis depuis la tribune réservée au cinquième homme. Et dans quelle mesure leurs résultats de la semaine contribueraient à la mise à l’écart du malheureux perdant. Pour Guy Forget, pas de doutes. Dans l’Equipe, le directeur du BNP Paribas Masters parisien, c’est comme ça qu’il faut l’appeler, assure que tour le monde joue sa peau cette semaine.
«Renforcer la convivialité du groupe avant tout»
«Ce qu’Arnaud [Clément] fera ici va soit le conforter dans son idée, soit remettre en question de manière radicale ce qu’il en pense. Ils ont tous intérêt à montrer combien ils jouent bien». Mieux que Fabrice Santoro, par exemple, qui s’était sabordé la planche en chutant contre son capitaine encore un peu joueur Yannick Noah, juste avant la finale inoubliable contre les Etats-Unis en 1991. Après étude laborieuse des archives, on parle du seul cas évident de sélection par le bas, ou par le haut, à Bercy. Lors des autres années de finale de Coupe Davis (96, 99, 2001, 2002, 2010), ceux qui sont allés loin à Paris étaient titulaires trois semaines plus tard, et ceux qui avaient pris la porte trop vite, au mieux, remplaçants. Mais ceux qui étaient allés loin étaient aussi les meilleurs, ce qui a l'avantage de simplifier les choses, et quand ils perdaient quand même, comme Escudé avant l'exploit de Melbourne en 2001, cela ne changeait rien pour eux.
Voilà qui fait dire à l’ancien joueur Julien Boutter que l’affaire est réglée depuis longtemps. «Je ne crois pas que les résultats seront déterminants. Bercy, ce sera surtout l’occasion pour Arnaud de voir où tout le monde en est physiquement, et commencer à préparer l’avant-match. Il faut faire en sorte que les gars fassent corps et renforcer la convivialité du groupe.» Faut-il pour autant qu’un Gilles Simon qui pète la forme se laisse aller à la mélancolie, parce qu’il serait une nouvelle fois promis au rôle de cinquième homme? Surtout pas, répond son entraîneur Jan De Witt. «Je ne suis pas dans la tête d’Arnaud, je ne sais ce qu’il va décider, mais cette semaine peut changer les choses pour Gilles. C’est très important de bien jouer ici. D’abord parce que c’est un tournoi en France et parce qu’il peut montrer à son capitaine qu’il a sa place pour la finale de Coupe Davis».
«Jo est incontournable»
Davantage, au hasard, qu’un Richard Gasquet qui sort d’un automne vraiment rachitique à la fois en termes de résultats et de sensations? Julien Boutter n’y croit guère: «Je ne suis pas dans la tête d’Arnaud, mais sur terre, Gilles ne rentre pas dans les quatre. Jo est incontournable, je ne vois pas comment un Gaël au point physiquement pourrait ne pas jouer, et même si Richard ne gagne pas un match cette semaine, il peut jouer le double. Gilles peut gagner le tournoi, ça ne changera pas grand-chose». Il a le droit d’essayer quand même.