CYCLISMETour de France 2015: Comment le parcours fait la chasse à l’ennui

Tour de France 2015: Comment le parcours fait la chasse à l’ennui

CYCLISMELes coureurs seront confrontés aux pavés et à quelques belles côtes…
Les coureurs du Tour de France sur les pavés du Nord le 9 juillet 2014.
Les coureurs du Tour de France sur les pavés du Nord le 9 juillet 2014. -  Christophe Ena/AP/SIPA
Romain Baheux

Romain Baheux

Les après-midis passés à somnoler devant l’étape et une part de flan de mamie sont en péril. En 2015, le parcours du Tour (4-26 juillet), révélé ce mercredi par les organisateurs, offrira peu de journées tranquilles au peloton en première semaine. Des Pays-Bas à la Bretagne, pas la zone la plus pentue d’Europe, les coureurs devront ainsi se farcir les pavés, où Alberto Contador s'était mangé plus de deux minutes dans les dents cette année, deux arrivées ardues en côte au Mur de Huy, où se dispute l’arrivée de la Flèche Wallonne, et à Mûr-de-Bretagne ainsi que le vent du littoral, susceptible de scinder le peloton. «Ils nous mettent quelque chose sous les dents presque tous les jours, sourit Christophe Riblon, coureur d'AG2R La Mondiale. Pour nous, ça n’est pas facile mais c’est très intéressant à vivre. Il faut trouver des moyens de rendre la course plus attrayante et c’en est un.»

«Eviter des arrivées au sprint»

Ce n’est pas franchement une innovation. Ces dernières années, les organisateurs de l’épreuve ont pourri la vie des sprinteurs et des leaders soucieux de se planquer avant la haute montagne avec des pavés (2010 et 2014) et des étapes vallonnées (2011, 2013 et 2014) dès les premiers jours. «Sur le papier, le parcours n’est pas facile à corser mais on a tenu à aller chercher ce genre d’endroits pour animer le peloton, raconte le directeur de course Thierry Gouvenou. On est obligés de s’adapter aux forces en présence. On a de très bonnes équipes de sprinteurs et il faut éviter d’avoir trop d’arrivées groupées.» «On a cherché toutes les aspérités possibles», glisse le directeur du Tour Christian Prudhomme.

En 2015, on veut donc voir les gros s’affronter rapidement et pas à distance. Les organisateurs n’ont programmé qu’un contre-la-montre individuel de 14 kilomètres lors du grand départ, une première depuis 1936, ont placé le chrono par équipes après huit jours de course en le faisant finir en côte et ont remis au goût du jour les bonifications à l’arrivée en première semaine pour faire valser le Maillot jaune. «Ce sera très difficile», estime le vainqueur sortant Vincenzo Nibali, qui donne rendez-vous au Plateau de Beille dans les Pyrénées et à l’Alpe d’Huez, programmé la veille de l’arrivée à Paris. Même en pimentant les premiers jours, c’est quand même encore là que ça se joue.