VIDEO. Monaco-Benfica: Leonardo Jardim, la parole au résultat
FOOTBALL•L'entraîneur portugais de Monaco, qui retrouve Benfica sur sa route ce mercredi en Ligue des champions, est plutôt du genre taiseux mais conserve dans son pays l’image d’un jeune entraîneur à succès...Nicolas Camus
Le visage plutôt austère, la parole rare… De l’extérieur, Leonardo Jardim semble appartenir à cette catégorie d’hommes renfermés, difficiles à percer. L’entraîneur portugais, arrivé sur le banc de Monaco cet été en remplacement de Claudio Ranieri, est du genre taiseux. Même avec ses joueurs. Si le sourire n’est pas une exception dans le vestiaire, les mots, eux, le restent. Ce qui peut parfois surprendre au début. «Il ne fait que des phrases courtes, très simples. Même dans la gestion de son groupe, se souvient Jérôme Palatsi, gardien de but formé à Montpellier et qui a évolué sous ses ordres lors de la saison 2009-2010 à Beira-Mar. Quand je l’ai découvert, il m’a paru bizarre, déstabilisant.»
Conséquence, les premiers mois sous sa coupe sont souvent compliqués. «On avait eu des problèmes avec lui au début. Ça ressemble d’ailleurs à ce que connaît Monaco aujourd’hui, et ça a été la même chose dans tous les clubs où il est passé. Il a toujours eu du mal pour que les gens comprennent et acceptent ses idées. Parce que c’est quelqu’un qui sait exactement où il veut aller et comment. Et pour ça, il n’hésite pas à bousculer, reprend Palatsi, impliqué dans le championnat portugais depuis pas loin de vingt ans. Ensuite, à partir de ce moment où tout le monde a adhéré à son discours, ça fonctionne très bien. Nous, on avait eu de super résultats.» Ce qui se vérifie au fil de son CV. Après avoir fait monter Beira-Mar en première division portugaise, Jardim a emmené Braga en barrages de la Ligue des champions et ramené le Sporting en Ligue des champions, la saison passée.
«Pas de travail athlétique, que du jeu»
A l’heure de retrouver Benfica, mercredi, en Ligue des champions, le coach lusitanien peut se targuer d’avoir laissé une très bonne image dans son pays. «A mon époque, il était perçu comme un jeune coach dynamique, avec des idées nouvelles», raconte Emmanuel Imorou. Un exemple? L’actuel défenseur de Caen, joueur de Jardim en 2011-2012 à Braga, se souvient notamment «de séances d’entraînements très plaisantes. On ne faisait pratiquement pas de travail athlétique, même pendant la préparation. On a commencé tout de suite par du jeu, et c’était comme ça toute la saison.»
«Ici, il a une bonne cote, l’image d’un entraîneur à succès, confirme Jérôme Palatsi. Il est monté très rapidement.» Celui qui a connu sa première expérience de coach principal dès 2003, à l’âge de 29 ans, devait passer dans une dimension supérieure à Monaco. Le changement de stratégie décidé cet été par le richissime président russe, Dimitri Rybolovlev, va peut-être changer ses plans. Mais ceux qui l’ont connu ne sont pas inquiets pour lui. Jardim le taiseux saura se faire entendre quand il le décidera.