Equipe de France: Comment en finir avec la malédiction chez les espoirs?
FOOTBALL•Les Bleuets tenteront face à la Suède de se qualifier pour le premier Euro de la catégorie depuis 2006…Julien Laloye
Le sujet est sensible. Etonnamment sensible même. Demandez à Albin Ebondo ou Romain Danzé. Ces deux ans anciens joueurs de l’équipe de France espoirs n’ont pas souhaité s’épancher sur des mauvais souvenirs, comme un barrage perdu à la 92e minute contre l’Allemagne ou une élimination pas loin d’être honteuse face à Israël. Deux moments d'infamie qui ont contribué à défaire la bonne réputation des Bleuets, incapables de se qualifier pour un championnat d’Europe depuis…2006, avant une nouvelle chance contre la Suède (aller au Mans vendredi, retour là-bas mardi).
«Pas responsables de ce qui s’est passé avant nous»
«On en a entendu parler, sourit Florian Thauvin. Mais on n’est pas non plus responsables de ce qui s’est passé avant nous. On sait que tout le foot français attend une qualification, on va donner le maximum.» Le maximum devrait suffire amplement quand on compare les feuilles de match. Une équipe qui pourrait presque jouer le titre en L1 d’un côté (Areola, Umtiti, Laporte, Imbula, Kondogbia, Ntep, Thauvin…), de sombres inconnus de l’autres. Mais c’était déjà le cas pas plus tard qu’il y a deux ans contre la Norvège et cela s’était fini par un naufrage collectif (défaite 5-3 au retour).
Samuel Umtiti n’y était pas, mais il en a un peu parlé avec Alexandre Lacazette, plus vieux de deux ans. «On a moins parlé de ce qui s’était passé sur le terrain qu’en dehors. On sait qu’il faudra rester sérieux, et pas que pendant le match on va dire». Rapport à la fameuse escapade en taxi de certains entre les deux matchs de barrage contre les Norvégiens. Cette génération, en partie championne du monde chez les moins de 20 ans à l’été 2013 –huit en tout dans les sélectionnés pour cette double confrontation- est-elle à l’abri d’une déconvenue semblable?
«La même humilité qu’un match de Coupe de France»
«Un titre, ça ne préserve de rien du tout, tranche Pierre Mankowski, qui a tenu à accompagner jusqu’au bout cette génération 92-94. «Ce n’est pas parce qu’on a du talent qu’on a des résultats. La Suède, c’est une équipe très solide et très bien organisée. On va jouer le deuxième match chez eux dans un tout petit stade, qui sent le traquenard. Il faudra aborder ce match avec la même humilité qu’un 32e finale de Coupe de France.» La perspective ne fait pas frissonner Samuel Umtiti de crainte. «On sait ce qu’il faut faire pour y arriver. Avec l’équipe qu’on a, on n’a pas le droit ne pas passer.» On le prend au mot.