HANDBALLPSG: Train couchettes, Didier Dinart et Espagne, les premières fois de Luc Abalo

PSG: Train couchettes, Didier Dinart et Espagne, les premières fois de Luc Abalo

HANDBALLL’ailier parisien se raconte…
Romain Baheux

Propos recueillis par Romain Baheux

On s’amuse, on s’amuse et un jour, on se rend compte que Luc Abalo a passé le cap des trente ans. Le moment de faire le bilan, calmement. Avant la rencontre entre le PSG Handball et Tremblay-en-France mercredi (20h30), l’ailier international était de passage dans les locaux de 20 Minutes pour raconter plusieurs moments marquants de sa carrière.

Quel souvenir gardez-vous de votre premier match en pro avec Ivry?

C’était un déplacement à Montpellier (en 2001) contre une équipe où il y avait des joueurs comme Jérôme Fernandez, Bruno Martini et Didier Dinart. Didier m’a raconté par la suite qu’il m’avait défoncé pendant tout le match parce que je l’avais passé en revue à ma première attaque. C’est cette rencontre qui m’a donné envie de devenir handballeur professionnel. On est rentrés en train couchettes, je n’ai pas dormi du trajet parce que j’ai parlé toute la nuit avec Voica, un joueur roumain de notre effectif. C’est lui qui m’a montré la voie pour y arriver en m’expliquant les opportunités que l'on se crée en étant rigoureux et bosseur. Dans les moments difficiles, je me remémore cette discussion.

Qu’avez-vous fait de votre premier salaire de handballeur?

Je me suis fait d’abord plaisir mais j’ai très vite commencé à économiser. Je ne touchais pas un salaire faramineux: c’est du handball et j’étais à Ivry donc il n’y avait pas de quoi s’enflammer. Des cadeaux? Je faisais déjà un cadeau à ma mère en me prenant en charge. Avant même de toucher un salaire du handball, je bossais pour être le plus autonome possible.

Comment s’est passé votre premier contact avec les Bleus?

J’étais déçu parce que Jackson Richardson venait de partir. On m’a fait un petit bizutage mais ça n’avait pas le côté humiliant que ça peut prendre dans certains sports ou dans certaines écoles. Là, on m’a coupé les cheveux d’une manière assez drôle et on m’a fait faire des choses comme des courses d’orientation où je devais me déguiser.

Et votre première grande compétition ?

C’était l’Euro 2006 que l’on remporte. A la base, je n’étais pas ailier mais le sélectionneur m’aligne à ce poste et je me voyais mal lui dire que je n’étais pas prêt. On m’a fait jouer là et j’ai réussi à faire des trucs sympas. Quatre mois après cette compétition, je signe en Espagne (avec le club de Ciudad Real qu’il rejoindra en 2008), ma vie prenait alors une autre direction.

Que ressentez-vous lors de votre premier jour en Espagne à votre arrivée à Ciudad Real?

Je me sentais vraiment dépaysé et j'étais content d’avoir l’opportunité d’apprendre une nouvelle langue. Je n’étais pas très scolaire comme garçon et j’étais un peu paumé en langues étrangères en classe. J’ai très vite appris l’espagnol et un autre handball. On avait une méthode de travail et une tactique très précise.

La première fois que l’on vous a reconnu dans la rue?

Je ne m’en souviens pas mais en-dehors d’Ivry, c’est à partir du moment où j’étais en équipe de France. A Ivry, j’étais l’enfant du club et tout le monde me connaissait. Pour aller s'entraîner, il fallait partir en avance parce qu’il fallait dire bonjour au boulanger, à l’épicier et au gardien du gymnase.

Enfin, qu’évoque votre premier titre avec le PSG?

On était favoris, je savais que l’on avait de grandes chances de remporter le championnat. Ce n’est pas quelque chose d’inattendu et on avait travaillé pour. L’année d’après, je pensais qu’on allait réitérer cette performance mais on a pas mal galéré et ça a été une grosse déception pour nous.