PSG: Comment sauver le soldat Lucas, roi du raté devant le but
FOOTBALL•On organise le Mourathon…B.V.
Mercredi soir vers 21h46, le nombre de télécommandes cassées a explosé en région parisienne. La faute à Lucas et à son énorme occasion ratée face à l’Ajax, qui aurait sans doute assuré la victoire au PSG (1-1) pour son premier match de Ligue des champions. Rageant, frustrant… et surtout habituel.
Excellent tout le match, à l’origine du premier but, le jeune Brésilien a loupé le plus important. Comme face à l'OM, l'an dernier, comme face à Reims, en début de saison. Dribbleur brillant, créateur génial, Lucas gâche souvent en loupant le plus important, la finition. A l’aide de l’ancien attaquant Lilian Laslandes et du coach mental Olivier Guillier, 20 Minutes propose plusieurs idées pour le sortir de cette impasse.
Les plus beaux non-buts de l'histoire du foot par 20Minutes
«Marquer dix fois entre un plot et le poteau à l'entraînement»
«C’est du travail de fin d’entraînement, présente Lilian Laslandes, ancien buteur d’Auxerre et Bordeaux. Il faut répéter, répéter et répéter différentes situations: des frappes dans toutes les positions, des duels avec le gardien, etc. pour que ça devienne un automatisme et qu’on se retrouve en match avec des situations qu’on a déjà vues des centaines de fois.» Olivier Guillier confirme: «C’est un joueur qui est à l’aise quand il n’a pas à réfléchir. Mais, on le voit notamment sur cette action contre l’Ajax, il tergiverse devant le but, hésite sur ses options. Il doit multiplier les situations devant le but pour avoir des images de référence qu’il peut ensuite récréer à l’instant sans se poser de questions.» Passé par les mains de Guy Roux durant sa carrière, Laslandes se souvient d’ailleurs d’un exercice utile: «Il m’a dit: "C’est bien, tu frappes fort au but. Maintenant, tu vas frapper fort mais entre le poteau et ce piqué placé à 1 mètre. Et quand tu en auras mis dix, tu pourras rentrer au vestiaire".»
«Avoir plus confiance en soi»
Pour Olivier Guillier, l’attaquant parisien souffre d’un problème «d’estime de soi» liée à la répétition des mauvais choix. «Quand on se demande si on va y arriver, en général ça fait douter l’organisme et on y arrive pas, poursuit le coach mental, en charge entre autres de l’Ivoirien Wilfried Bony. Il faut avoir confiance en soi et se répéter qu’on va y arriver, que ça, on est capable de le faire. Ca peut tout changer». «Ce mot de confiance, c’est toujours la clé pour les attaquants, poursuit Laslandes. A son coach et ses coéquipiers de ne pas le lâcher. Et sur plusieurs gestes, sur un but, il peut faire basculer la chose du bon côté.»
«Changer de mentalité et se fixer un objectif de buts»
Comme d’autres, Lilian Laslandes a été étonné par les propos de Lucas après la rencontre, toujours au sujet de la fameuse occasion ratée. «Quand il dit "c’est pas grave, la prochaine fois je la mettrai", c’est une erreur. Ca veut dire que ça lui passe par-dessus la jambe. Un vrai buteur, il doit sortir frustré de ce match car sur cette action, il doit marquer.» Guillier enchaîne: «Aujourd’hui, il est dans un fonctionnement avec un certain confort, il préfère le calme, l’harmonie, à défaut de l’exigence. Il faut le pousser à la performance, en lui fixant par exemple un objectif de but par étapes.» Laslandes concourt et conclut: «On ne lui a sans doute pas assez fixé ce genre d’objectif en début de saison. Il joue à côté d’autres joueurs qui marquent pour lui, alors on n’y fait pas attention jusqu’au jour où, comme mercredi, c’est vraiment important. Mais il a le talent pour que ça change.»