RUGBYTop 14: François Trinh-Duc, la thérapie par le golf

Top 14: François Trinh-Duc, la thérapie par le golf

RUGBYLe demi d’ouverture de Montpellier a amélioré son jeu au pied…
Romain Baheux

Propos recueillis par Romain Baheux

C’était presque devenu un sujet de plaisanterie. Longtemps, François Trinh-Duc a traîné ses lacunes de buteur sur les terrains du Top 14. Pour remédier à cela, l’ouvreur de Montpellier, incertain pour la réception du Stade Français samedi, travaille depuis plus d’un an avec un entraîneur de golf en la personne du directeur du coaching de la Fédération française, Patrice Amadieu. Ce dernier détaille leur collaboration et comment Trinh-Duc, qui pourrait être retenu dimanche par le staff du XV de France pour un stage de préparation (28 septembre-1er octobre) à la tournée de novembre, a réussi à s’améliorer.

Le rapport entre les sports. «On retrouve des fondamentaux du swing dans l’exercice du tir au but. Il faut de l’équilibre, du relâchement et de la coordination. Dans les deux cas, il s’agit d’imprimer un mouvement sur un objet immobile. Ça met en jeu beaucoup d’actions mentales car on est en questionnement interne intense avant la mise en action. Tant qu’on ne fait rien, il ne se passe rien. Dans la tête, ça se passe de la même manière pour un golfeur devant la balle que pour un buteur face au but.»

Le travail. «Une grande partie du boulot consistait à lui donner goût au jeu au pied Il devait se rendre compte que ça pouvait être fun. Techniquement, on lui a fait changer sa course d’élan et sa manière de positionner le ballon. Mentalement, on a exploré sa gestion du dialogue interne. Il a travaillé une technique appelée «pleine conscience», qui se divise en trois points: j’accepte la pensée négative, par exemple le fait que les gens puissent parler dans les tribunes autour de lui, je me recentre sur la tâche et je lâche prise dans sa réalisation. Ça va de mieux en mieux mais le travail n’est pas fini. Quand on voit que Wilkinson a travaillé très dur jusqu’au bout de sa carrière, on se dit que c’est un boulot de toute une vie.»

Son nouveau statut. «Il ne veut pas s’améliorer pour revenir en équipe de France mais simplement pour être meilleur. Avoir cette corde à son arc change la perception que l’on a de lui. Si je suis fier que l’on dise que c’est un buteur? Oui. Cette collaboration ne se valide qu’avec le résultat. Il a beaucoup d’humilité et il ne saute pas au plafond quand on se revoit le lundi après un match réussi. Sur le terrain, il est de plus en plus à l’aise notamment en termes de puissance. Il tente de nouvelles choses.»