JUSTICEOscar Pistorius de retour au tribunal pour la suite du verdict

Oscar Pistorius de retour au tribunal pour la suite du verdict

JUSTICEOscar Pistorius saura ce vendredi s'il est reconnu coupable d'homicide involontaire...
20 Minutes avec AFP

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Le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius saura ce vendredi s'il est reconnu coupable d'homicide involontaire pour la mort de sa petite amie en 2013, la juge ayant écarté la préméditation et même toute intention de tuer de sa part faute de preuves.

L'audience, retransmise en direct sur plusieurs chaînes télévisées, doit reprendre à 9h30, dans une ambiance qui promet de mettre à vif les nerfs de toute l'Afrique du Sud, pays à la violence exacerbée, notamment contre les femmes.

Passible de prison

L'homicide involontaire, c'est-à-dire par maladresse, imprudence ou négligence, est passible de la prison, éventuellement avec sursis.

L'importance de la peine dépend de l'appréciation du juge qui n'en dira de toute façon rien avant trois ou quatre semaines, conformément à la procédure pénale sud-africaine qui prévoit un autre mini-procès avant la sentence.

Jeudi, à la surprise d'une bonne partie du monde judiciaire sud-africain, la juge Thokozile Masipa, qui conduit le procès depuis le 3 mars, a estimé qu'elle n'avait pas assez de preuves pour conclure que l'athlète avait eu l'intention de tuer.

Dans le système sud-africain, la charge de la preuve appartient exclusivement à l'accusation, laissant le bénéfice du doute à l'accusé si le dossier n'est pas bétonné.

Personne ne conteste que Pistorius a abattu son amie Reeva Steenkamp de quatre balles tirées à travers la porte des toilettes en pleine nuit. Mais le sportif a constamment affirmé qu'il croyait qu'un cambrioleur s'était introduit dans sa maison, et qu'il craignait pour sa vie.

Faute de preuves consistantes

Dans un pays où la violence est omniprésente, la réaction d'Oscar Pistorius n'est pas totalement irrationnelle et peut être admise par un juge. «Ici on peut imaginer que quelqu'un croit sa vie menacée simplement parce qu'il a entendu un bruit dans la maison», assure à l'AFP l'avocate Audrey Berndt, du barreau de Johannesburg.

Et même si la juge a trouvé Pistorius «évasif» à la barre, elle a souligné que cela n'en faisait pas un coupable pour autant.

Elle a aussi émis de sérieux doutes sur la sincérité du sportif. Mais faute de preuves consistantes, elle a estimé qu'un verdict entraînant une peine de perpétuité ne pouvait pas se fonder sur des témoignages de voisins réveillés par des cris et des coups de feu mais n'ayant rien vu.