BASKETMondial de basket: Les Bleus sont-ils meilleurs sans Tony Parker?

Mondial de basket: Les Bleus sont-ils meilleurs sans Tony Parker?

BASKETSans son joueur vedette, l’équipe de France a signé l’une des plus belles victoires de son histoire contre l’Espagne…
Nicolas Camus (avec S.M.)

Nicolas Camus (avec S.M.)

Oser poser la question peut être considéré comme un crime de lèse-majesté. Face à l’Espagne, mercredi, l’équipe de France s’est offert l’un des succès les plus retentissants de son histoire. Et cela sans Tony Parker, son joueur vedette, son moteur depuis plus de 10 ans, qui a porté l’équipe jusqu’au sacre européen l’an passé. Alors, les Bleus sont-ils meilleurs sans le joueur des Spurs? «On ne peut pas tirer de leçon sur un match, estime l’ancien entraîneur de l’équipe de France féminine, Pierre Vincent. On verra jusqu’où ils iront. On a quand même une grande richesse, c’est incroyable. On se passe d’un sacré paquet de joueurs et on est toujours compétitifs.»

«On parle de l’un des meilleurs joueurs du monde, rappelle le coach de Limoges, Jean-Marc Dupraz. Il est incontestable et incontesté. Mais le côté bénéfique de son absence est que ça a développé le collectif. Si on regarde les statistiques, la marque est bien répartie [le meilleur, Nicolas Batum, tourne à 9,9 points par match]. Au moins six ou sept joueurs ont un impact conséquent sur le scoring.» Pas comme lors du dernier Euro, où «TP» avait terminé meilleur marqueur de la compétition, avec notamment 32 points inscrits contre l’Espagne en demi-finale.

Pas un frein pour le collectif

Il a donc fallu transformer le jeu de l’équipe de France. «C’est un joueur de basket tellement extraordinaire que quand il n’est pas là les choses changent forcément, à la fois dans le jeu et l’approche mentale, abonde Christophe Denis, coach de Rouen et membre de l’encadrement des A’. La question pour Vincent Collet était pour de savoir comment réussir à responsabiliser les autres joueurs.» Mission jusqu’à présent accomplie, avant la demi-finale face aux Serbes vendredi.

Pas question toutefois de voir en Parker un frein pour le collectif. Le raccourci serait trop facile, et le Texan, loué pour son implication en Bleu, n’a rien d’un leader despotique qui dirige «son» équipe à coups de cravache. «Il est assez intelligent pour impliquer ses coéquipiers, sinon on n’aurait pas eu ces résultats sur les dernières compétitions, reprend Jean-Marc Dupraz. Quand il va revenir, les autres sauront reprendre leur place mais auront pris une autre dimension grâce à ce Mondial. C’est positif pour l’avenir.» L’Euro à domicile l’année prochaine, où toutes les forces vives sont attendues, fait déjà saliver.