On n’aurait jamais cru écrire ces mots mais on ne va pas s’en plaindre. Dans une salle complètement acquise à la cause d’une monstrueuse sélection espagnole, véritable dream team du Vieux Continent, les Bleus ont réalisé le plus grand exploit de leur histoire. Désolé pour la demie européenne de l’an dernier mais cette nouvelle victoire en quart de finale du Mondial (65-52), contre une Roja autrement plus forte sur le papier et sans Tony Parker, a une portée encore plus grande. Au panthéon du sport tricolore, cette rencontre s’inscrit dans la lignée du France-Nouvelle-Zélande de rugby en 1999 ou du France-Brésil à la Coupe du monde de football 2006. Tout simplement inoubliable.

>> Revivez le match en live comme-à-la-maison par ici

«C’est pour ça qu’on fait ce sport, il n’y a pas beaucoup de gens qui pensaient que l’on pouvait faire ce match contre l’Espagne», glisse au micro de Canal + Boris Diaw, capitaine heureux et meilleur marqueur des Bleus (15 points). On attendait des Français balayés par l’impact physique de la Roja dans la raquette? On s’est pris de passion pour Rudy Gobert, ses dunks surpuissants et son contre au nez de Pau Gasol. On pensait les vieux roublards espagnols capables de rôtir les Bleus dans un dernier quart-temps entamé en tête? Les Navarro and co ont complètement perdu les pédales pour finir à treize points des Français, impeccables dans le money-time.

Et maintenant? Maintenant, c’est une demi-finale contre la Serbie, déjà croisée et battue en poule, qui attend les hommes de Vincent Collet vendredi. «On veut montrer que l’on peut reproduire ce match», souffle Diaw. Et se prendre à rêver d’une finale de rêve contre les Etats-Unis? Voilà un défi à la hauteur de ces Bleus, des sans-grade devenus héros sur le parquet de Madrid.