Dopage: Pourquoi on peut croire que le peloton est plus propre qu’avant
CYCLISME•Aucun cas positif n’a été détecté lors du dernier Tour de France…Romain Baheux (avec J.L)
Circulez, il n’y a -pour l’instant- rien à voir. Il y a une semaine, l’Union cycliste internationale (UCI) a annoncé n’avoir détecté aucun cas positif parmi les 719 échantillons collectés lors du dernier Tour de France. Pour plusieurs observateurs, ces résultats, ainsi qu’une année plutôt calme sur le front de la lutte antidopage, illustrent une baisse du dopage au sein du peloton.
Durement touché par plusieurs scandales, il a été particulièrement ciblé. «Ce sport a pris de bonnes décisions comme l’introduction du passeport biologique, estime Roger Legeay, président du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC). Le cyclisme est en pointe mais il faut rester vigilant.» «Zéro positif sur le Tour, c’est une bonne nouvelle mais ce n’est pas une garantie comme on a pu le voir par le passé avec Lance Armstrong qui n’a jamais été contrôlé positif, souligne Eric Boyer, ancien manager de la formation Cofidis. Aujourd’hui, on a 98 % de certitudes mais pas 100.»
Des performances moins anormales
Les performances des coureurs font -mais pas toujours- écho à cette politique. Facile vainqueur de la Grande Boucle, l’Italien Vincenzo Nibali n’a réalisé que le 26e temps de l’histoire de l’ascension d’Hautacam en juillet. «Quand on voit un Jean-Christophe Péraud qui termine deuxième du Tour de France en développant les mêmes watts (indicateur de la puissance développée) que quand il terminait 9e, c’est une bonne nouvelle, explique l’ancien entraîneur de la formation Festina Antoine Vayer. Quand on voit les favoris de la Vuelta qui montent l’ascension de l’étape reine dimanche plus de deux minutes moins vite que Jalabert en 1997, c’est aussi une bonne nouvelle.»
Pas encore de quoi crier victoire. En août, l’UCI a suspendu provisoirement le Tchèque Roman Kreuziger en raison d’anomalies dans son passeport biologique. Sacré sur le Tour d’Espagne en 2013, Christopher Horner n’a pas pu prendre le départ de la Vuelta cette année à cause d’un taux de cortisol trop bas au goût du MPCC auquel adhère sa formation Lampre. «Le cyclisme ne va pas devenir plus blanc que blanc, poursuit Roger Legeay. S’il y avait eu un cas positif sur le Tour, ça n’aurait pas été grave non plus. Il y aura toujours des tricheurs.»