France-Espagne: Pogba a tout pour devenir le patron de l'équipe de France
FOOTBALL•Le Turinois a sorti un match absolument monstrueux contre les Espagnols mercredi à Saint-Denis (1-0)…Julien Laloye
C’était au printemps 2013. Le 26 mars. Paul Pogba fêtait sa deuxième sélection avec les Bleus face à l’Espagne et se faisait expulser pour deux fautes de jeunesse rageantes contre la meilleure équipe de monde. Depuis, l’Espagne n’est plus meilleure que grand monde et Pogba n’a plus rien à voir avec le clone imparfait de Patrick Vieira. Il est à la fois Patrick Vieira pour ses charges plein champ sabre au clair, Claude Makélélé pour tous ces ballons grattés dans les pieds adverses, et même Zinédine Zidane, le temps d’une roulette que n’aurait pas reniée le maître.
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La progression du milieu turinois depuis ce fameux 26 mars est juste sidérante, même si ce dernier refuse de se lancer des fleurs. «Est-ce qu’on a vu un grand Paul Pogba ce soir? Non, on a vu une grande équipe de France. Je me suis régalé parce que l'équipe s'est régalée.» C’est dans le ton de ces Bleus qui ne jurent plus que par le collectif, après avoir tant agacé l’opinion publique par des questions d’ego mal lunés. «Paul progresse match après match, c’est vrai, reconnaît Mamadou Sakho, mais le plus important c’est que tout le monde tire dans le même sens. C’est très bien d’avoir un joueur avec ces qualités-là mais c’est aussi très bien d’avoir Blaise Matuidi, Moussa Sissoko, ou Yohan Cabaye devant nous pour relancer.»
« Paul Pogba s'est fait plaisir avec cette petite roulette face à l'Espagne https://t.co/q8jkaYovBv #FRAESP — Julien Hélin (@JulienHelin) September 4, 2014 »
Dans le milieu à trois des Bleus -à quatre contre les Espagnols- c’est pourtant bien le Turinois qui dispose des talents les plus variés: jeu long, jeu court, dribbles dans les petits intervalles, Pobga a tout pour devenir LE leader technique dont Didier Deschamps a besoin après la retraite de Franck Ribéry. Blaise Matuidi, qui n’a rien contre une petite montée dans la surface adverse de temps à autre, s’est d’ailleurs mis en retrait de lui-même contre L’Espagne. «Dans ce système il faut bien se parler. On peut monter un peu moins avec Paul, plutôt à tour de rôle. Cela a bien fonctionné. Ce n'est pas frustrant. Cela permet aussi à Karim d'avoir plus de soutien derrière lui.»
« Paul Pogba sa c'est sa spéciale j'ai envie de dire https://t.co/6F8DJPCO6r" — EL Matador Turfluté (@DongzJese) September 4, 2014 »
Les esprits chagrins reprocheront à Pogba ces gourmandises qui deviennent des pêchés mignons, mais en dehors d’une ballon perdu au mauvais endroit au quart d’heure de jeu, le déchet du milieu de la Juve a été minimal face aux tricoteurs ibères. Insignifiant, même au regard de la régalade technique permanente offerte au public parisien. «On m'a toujours dit de prendre du plaisir, après, il ne faut pas trop en faire, avoue l’intéressé. C'est mon plus grand défaut, dans ces détails-là, je peux progresser. Mais Il fallait défendre, récupérer des ballons contre des joueurs à la technique exceptionnelle, c'était pas mal.» Plutôt pas mal, en effet.
Leader technique en devenir, Paul Pogba a également le profil pour être le leader tout court de cette équipe de France. «Dans les mois à venir il doit prendre une place importante dans ce groupe, équivalente à son niveau de jeu», juge Alain Boghossian. Celui qui est aujourd'hui consultant sur Eurosport sur la Ligue 2 se souvient à quel point ce type de joueur avaient manqué aux Bleus à l'époque où il était adjoint de de Raymond Domenech puis de Laurent Blanc entre 2008 et 2012. «C’était déjà notre chantier et on n’avait pas trouvé ce joueur. Je souhaite à Didier d'y arriver car dans n’importe quelle grande équipe nationale il y a un joueur qui se détache. Un patron sur le terrain, et qui fasse la relation entre le staff et les joueurs en dehors», détaille-t-il. Au joueur de la Juve de prouver qu'il fait partie des footballeurs de cette trempe.