Equipe de France: Bacary Sagna espère que Franck Ribéry «reviendra sur sa décision»
FOOTBALL•Le défenseur des Bleus a conscience qu'il pourrait ne plus être appelé s'il ne jouait pas beaucoup dans son nouveau club...Propos recueillis par Nicolas Camus
Bacary Sagna fait partie d'un club de plus en plus rare en équipe de France: celui des trentenaires. Surtout depuis la retraite internationale de Franck Ribéry, qu'il regrette. Ils ne sont plus que trois (avec Evra et Mavuba) dans la liste retenue par Didier Deschamps pour les matchs face à l'Espagne et la Serbie. Mais le latéral droit de 31 ans se sent l'âme d'un jeune homme. Après sept saisons passées à Arsenal, il s'est offert un nouveau défi cet été en signant à Manchester City, où il évolue aux côtés du néo-retraité international Samir Nasri. Un choix qu'il sait risqué, mais dont il avait besoin.
Votre changement de club a été une surprise. Pourquoi avoir pris cette décision?
C’était le bon moment pour moi de voir autre chose. J’ai passé des années merveilleuses à Arsenal, j’y ai beaucoup progressé, mais j’avais envie de voir autre chose. A 31 ans, c’était le moment. Quand Manchester City s’est présenté, j’ai réfléchi. Lâcher un club familial comme Arsenal a été difficile mais j’ai fait mon choix.
Qu’avez-vous trouvé de différent là-bas?
Il y a énorments de changements, la ville et le climat, déjà, et puis l’organisation du club. Il y a beaucoup de concurrence, ce sera un peu plus difficile de se faire une place mais c’est aussi ce que je recherchais.
Est-ce un risque pour l’équipe de France si vous jouez moins?
Ça peut, oui. Le coach ne fera de cadeau à personne, il appellera ceux qui jouent le plus. J’en ai conscience, ça peut mettre des choses en péril. Mais je vais travailler pour que ça n’arrive pas.
Vous jouez maintenant avec Samir Nasri. Avez-vous parlé avec lui de sa décision d’arrêter avec les Bleus?
On en a parlé oui. Beaucoup lui en veulent et le critiquent, mais pour moi Samir est quelqu’un de très bien. Il n’est pas parfait, il a des défauts mais aussi beaucoup de qualités. Je comprends qu’il ait été touché. Ce n’est pas facile de se faire critiquer, de voir sa famille souffrir à cause de ça. Venir en équipe de France doit rester un plaisir.
Avez-vous été déçu par l’annonce de la retraite internationale de Franck Ribéry?
J’ai été surpris. J’associe Ribéry à l’équipe de France. On sait l’impact qu’il a eu sur l’équipe, et qu’il a toujours d’ailleurs. On s’est qualifié aussi grâce à lui aussi, il ne faut pas l’oublier. Son forfait pour la Coupe du monde a été un moment difficile pour lui. Certaines critiques n’ont pas du lui plaire non plus. On ne lui a jamais pardonné ses erreurs, alors que c’est quelqu’un de bien, nature, entier. C’est dommage. C'est sa décision, mais j'espère qu'il reviendra dessus.
Vous faites partie des trentenaires de cette équipe de France, il n’y en a plus tant que ça. Ça vous fait peur ou ça vous motive pour l’Euro 2016?
Je ne calcule pas. J’ai 31 ans mais ça ne me pose aucun probleme. Je ne crois pas avoir perdu en rapidité ou quoi que ce soit. Les jeunes sont là, ils poussent, je suis content de les voir réussir, d’en voir se révéler comme Griezmann lors du Mondial. C’est bon pour la France de savoir qu’il y a une relève derrière.
Vous avez senti l’engouement que vous avez déclenché en France depuis le Brésil?
Je l’ai senti à notre retour, oui. Je suis resté quelques jours en France avec ma famille, et les gens nous arrêtaient, des jeunes, des moins jeunes, des femmes, tous nous disaient qu’ils avaient apprécier notre manière de jouer et de mouiller le maillot. Je me suis dit "Wahou, le foot a un tel pouvoir! Ça rend les gens heureux, c’est super".
Comment rester motivé avec ces deux ans de matchs amicaux qui vous attendent?
Chaque sélection est un honneur. Si on n'est pas motivé pour venir ici, c’est qu’il y a un problème.