Vincent Laban poursuit «son improbable trajectoire»
INTERVIEW•Le milieu de terrain français évolue dans un club roumain et est international chypriote...Propos recueillis par David Phelippeau
Ce jeudi soir, en match retour des barrages de la Ligue Europa, l’Olympique Lyonnais - battu (1-2) à l’aller par le club roumain du FC Astra Giurgiu – va retrouver sur son chemin Vincent Laban. Ce milieu de terrain français de 29 ans est un parfait anonyme dans le monde du football français. Pourtant, celui qui a été formé au FC Nantes est devenu en quelques années une star à Chypre. Au point d’obtenir la nationalité de ce pays et d’en devenir un pilier de la sélection.
Comment en êtes-vous venu à demander la nationalité chypriote?
J’ai évolué dans ce pays de 2005 à 2013. Un jour, la fédération chypriote est venue vers moi pour me proposer cette opportunité. Ce fut un élément important dans ma prise de décision. Je n’ai pas dit «oui» tout de suite. Ce n’était pas une décision facile à prendre. Je voulais être sûr d’être accepté par le groupe. Le capitaine de la sélection, qui jouait avec moi à Famagouste, m’a rassuré. J’ai alors foncé et je ne regrette pas ma décision. Il y a deux ans que j’ai accepté. C’est une belle expérience. Chypre ne prétend à rien au niveau des résultats, mais c’est top de jouer des matchs de niveau international.
Comment ont réagi vos proches?
Dans un premier temps, ils m’ont chambré. C’est quand même une trajectoire assez improbable. Ils étaient surpris mais contents. Je suis très fier de ma carrière, de ce que j’ai fait. Si c’était à refaire, je referais le même parcours. Mon seul regret c’est que Nantes ne m’a pas laissé ma chance [il a signé pro un an sans jouer avec l’équipe pro]. J’ai une pointe d’amertume vis-à-vis de Nantes. Je sais que je ne suis pas un joueur parfait mais ils n’ont pas su déceler mon incroyable envie qui m’anime depuis des années…
Vous sentez-vous Français ou Chypriote?
Les deux. Chypre m’a tellement donné depuis des années. J’y ai joué la Ligue des Champions avec Famagouste, j’ai vu mes deux enfants grandir là-bas. Les Chypriotes m’ont accepté. Dans une semaine, je vais avoir 30 ans. Je vais les fêter avec l’équipe nationale en Bosnie. Si on m’avait dit quand j’étais petit que je fêterais mes 30 ans avec le maillot de Chypre en Bosnie… C’est un joli clin d’œil.
Revenons à la Ligue Europa. Votre succès à l’aller contre Lyon a été considéré en Roumanie comme un exploit?
Au regard de la composition des deux équipes, ça s’apparente à un exploit. Quand on sait en plus l’expérience sur le plan européen de Lyon… Nous, on est une équipe toute jeune. On s’attend (au retour, ce jeudi) à un match difficile. Lyon n’est pas dans une bonne période et va vouloir réagir. Mais on n’est pas une équipe de tocards non plus ! A nous de savoir gérer l’enjeu. La pression est notre pire ennemi…