BASKETEquipe de France: Florent Pietrus, l'homme de l'ombre roi du bizutage

Equipe de France: Florent Pietrus, l'homme de l'ombre roi du bizutage

BASKETLe basket de Florent Pietrus n’est pas clinquant. Pourtant, l'apport de l'intérieur des Bleus, joueur le plus capé des douze sélectionnés par Vincent Collet pour les championnats du monde en Espagne, est essentiel que ce soit sur le terrain ou en dehors...
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

Sa ligne de statistiques reflète rarement le travail qu’il abat sur le parquet. Florent Pietrus est un homme de l’ombre, un spécialiste des tâches défensives. Pour son retour en Pro A, la saison passée à Nancy, il a d’ailleurs terminé troisième meilleur défenseur du championnat devancé par le Dijonnais Anthony Dobbins et son coéquipier nancéien Randal Falker. Un joueur sur lequel les sélectionneurs s’appuient à chaque campagne internationale. En Espagne, Florent Pietrus va disputer sa dixième compétition sous le maillot tricolore. Et il sait que ça ne va pas être une partie de plaisir. «Il faut se dire que nos adversaires ne jouent pas contre l’équipe de France mais contre le champion d’Europe. Ils vont avoir une motivation extraordinaire», annonce le natif des Abymes en Guadeloupe.

«Il aime charrier les jeunes»

Le plaisir, Florent Pietrus le trouve en se frottant aux attaquants adverses, en les bloquant, les repoussant. Il le trouve aussi au sein du groupe tricolore où il se révèle être «le patron du bizutage», affirme Tony Parker dans la préface de Je n’ai jamais été petit, la biographie de Florent Pietrus parue le 21 août. «Il aime charrier les jeunes joueurs qui nous rejoignent chaque été! Il adore les embêter, leur faire chanter La Marseillaise au restaurant devant tout le monde ou leur donner des ordres.»

Dans l’épisode 3 de «Bleu Blanc Tour», série produite par la Fédération française de basket qui suit les Bleus dans la préparation du mondial espagnol, on voit Florent Pietrus demander à Edwin Jackson de lui rapporter un hamburger avec «une frite!» (5’00). Le scoreur de l’Asvel en est quitte à refaire l’assiette de son aîné car il a mis du ketchup alors qu’il ne voulait que de la mayonnaise. Rudy Gobert, petit dernier de 2,13m des Bleus, est lui tourné en bourrique par le groupe pour une histoire de T-shirt (14’20).

«Notre façon de leur souhaiter la bienvenue»

«Ce n’est pas méchant, c’est la vie de groupe. Il faut savoir déconner quand on le peut, explique Florent Pietrus. C’est bon enfant. Il n’y a pas de pieds ni de mains attachés (ce qui lui est arrivé lors de son arrivée à Pau, bizutage initié notamment par le futur rugbyman Jérôme Thion et raconté dans sa bio). C’est notre façon de leur souhaiter la bienvenue en équipe de France.» L’intérieur souligne dans «Bleu Blanc Tour» «le grand respect [des jeunes] pour les anciens. Il faut les féliciter».

Sur le parquet, Florent Pietrus garde un œil sur les jeunes Bleus. «L’équipe manque d’expérience. Je suis à l’affût pour voir s’ils sont bien placés, s’ils ont bien compris les consignes. C’est notre travail aux anciens d’être vigilants sur les petits détails. Dans les matchs à enjeu, ce sont eux qui font la différence.» Lui le sait. Florent Pietrus a d’abord été dans des équipes de France qui perdaient avant d’être de celles qui gagnent et qui attirent la lumière. Là où l’homme de l’ombre ne se sent pas si mal.