JUSTICEProcès Pistorius: La défense de l'athlète joue sa dernière carte

Procès Pistorius: La défense de l'athlète joue sa dernière carte

JUSTICELa parole est à l'avocat d'Oscar Pistorius ce vendredi, après la plaidoirie du procureur jeudi...
Nicolas Beunaiche

N.Beu. avec AFP

L'avocat Barry Roux va tout faire ce vendredi pour retourner la tendance en faveur d'Oscar Pistorius devant le tribunal de Pretoria, au lendemain d'une brillante plaidoirie du procureur qui a requis jeudi une «condamnation pour meurtre» contre l'ancien champion paralympique sud-africain.

Pour la défense du sportif, c'est par un regrettable concours de circonstances qu'il a abattu son amie Reeva Steenkamp, un mannequin de 29 ans, en tirant quatre balles à travers la porte des toilettes où elle se trouvait, à 3h17 du matin le 14 février 2013, jour de la Saint-Valentin. Oscar Pistorius dit avoir entendu du bruit dans la salle de bain, saisi son arme en disant à Reeva d'appeler la police (sans obtenir de réponse). Il affirme y être allé prudemment sur ses moignons, avoir entendu du bruit dans les toilettes, pensé que quelqu'un allait sortir pour l'attaquer, crié à Reeva d'appeler à l'aide (sans obtenir de réponse) et avoir tiré.

Vingt-cinq ans de prison?

Une expertise a retenu qu'il était responsable de ses actes et n'était pas hyperanxieux, mais Me Roux estime que l'athlète, amputé des deux jambes en dessous du genou, est rendu hypersensible par son handicap. Le procureur Gerrie Nel estime au contraire qu'Oscar Pistorius, 27 ans, a tué son amie délibérément au cours d'une dispute. Si elle était enfermée dans les toilettes, c'est selon lui qu'elle fuyait sa colère.

Il «ne peut pas échapper à une condamnation pour meurtre», a insisté Nel, qui estime même que Pistorius est coupable d'assassinat, puisqu'il a eu le temps de préparer son geste. «L'accusé a pris son pistolet, l'a armé, a marché vers la salle de bain, a tiré et tué la victime. (...) Il a eu beaucoup de temps pour réfléchir», a déclaré le procureur au terme de presque cinq heures d'un réquisitoire sans pitié.

«Je ne sais pas quand il a pris son arme, mais il a pris sa décision. Ça, Madame, c'est de la planification», a-t-il insisté, s'adressant à la juge Thokozile Masipa. Oscar Pistorius risque une peine incompressible de vingt-cinq ans de prison s'il est reconnu coupable d'assassinat.