CYCLISMETour de France 2014: Pinot-Bardet, l'avenir leur appartient

Tour de France 2014: Pinot-Bardet, l'avenir leur appartient

CYCLISMELes deux jeunes coureurs français ont confirmé leur potentiel au-delà des espérances sur ce Tour...
Thibaut Pinot et Romain Bardet le 19 juillet 2014.
Thibaut Pinot et Romain Bardet le 19 juillet 2014. - JEFF PACHOUD / AFP
Nicolas Camus

Nicolas Camus

On leur laissera quand même le temps de savourer une coupe de champagne bien méritée, mais pas beaucoup plus. Respectivement troisième et sixième du Tour de France, achevé dimanche à Paris, Thibaut Pinot et Romain Bardet incarnent un avenir que tout le cyclisme français espère radieux. A 24 ans ou presque (Bardet les aura en novembre), les deux coureurs font naître de grands espoirs qu’il faudra vite confirmer.

Même si les grands favoris Chris Froome et Alberto Contador ont quitté la course avant la bagarre, la présence des deux Français dans le final des étapes de haute montagne a apporté la confirmation attendue de leurs qualités de grimpeurs. «Pinot est décomplexé depuis le Tour d’Espagne l’année dernière [dont il avait pris la 7e place finale], il s’est aperçu qu’il pouvait suivre les meilleurs grimpeurs de façon plus régulière. Bardet, qui a moins d’expérience, a lui appris ce qu’était le haut niveau, relève l’ancien coureur Jacky Durand. Avec leur jeune âge, ils peuvent se dire que dans un an ou deux ans ils seront devant.»

Pression médiatique et populaire

A la hauteur en montagne, ils ont aussi surpris sur le contre-la-montre de Périgueux, à la veille de l’arrivée, en perdant moins de temps que prévu. «Bardet peut-être moins, mais Pinot s’est beaucoup entraîné sur cet exercice. Il a compris que c’était indispensable pour être sur un podium et a fait d’énormes progrès en deux ans, juge le consultant d’Eurosport. De toute façon, un potentiel vainqueur du Tour doit être complet.»

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Après avoir dépoussiéré le dernier podium tricolore (Richard Virenque en 1997), il reste l’ultime étage de l’armoire à aller chercher: la victoire finale à Paris, désespérément hors d’atteinte depuis Bernard Hinault 1985. Il faudra veiller à ne pas se laisser tétaniser par la pression médiatique et populaire qui les rattrapera forcément à chaque début de Tour dans les années à venir.

Le Giro ou la Vuelta dans un premier temps?

Surprenant dixième pour sa première participation en 2012 avant d’abandonner l’année suivante, Thibaut Pinot en sait quelque chose. «L’an dernier, je me suis pris la tête avec le Tour de France. Cette année, je voulais vraiment être serein au départ. Le Tour, c’est que trois semaines dans une année. Je suis tranquille et serein, c’est ce qui fait ma force je pense», relativise-t-il à présent.

«Le podium se joue cette année à plus de 8 minutes du vainqueur, ajoute Jacky Durand. La marche est encore haute. Est-ce que le premier grand tour qu’ils peuvent remporter est le Tour de France, peut-être pas. Bardet et Pinot sont plus grimpeurs que rouleurs, les cols sont plus durs en Espagne et en Italie, ils ont sûrement plus les moyens d’y gagner d’abord un grand Tour avant de revenir, un ou deux ans plus tard, avec l’ambition de s’imposer sur le Tour de France.»

L’exemple à suivre n’est pas à aller chercher bien loin. Avant de s’imposer cette année sur les Champs, à 29 ans, Vincenzo Nibali avait remporté la Vuelta en 2010, puis le Giro en 2013.