CYCLISMETour de France 2014: Quel Français peut finir sur le podium?

Tour de France 2014: Quel Français peut finir sur le podium?

CYCLISMETrois Bleus figurent dans les six premiers au général…
Thibaut Pinot et Romain Bardet le 19 juillet 2014.
Thibaut Pinot et Romain Bardet le 19 juillet 2014. - JEFF PACHOUD / AFP
Romain Baheux

Romain Baheux

Ça ressemble à une éternité. Depuis 1997, aucun Français n'est grimpé sur le podium du Tour sur les Champs-Elysées. Heureusement, la donne pourrait bien changer cette année. Après les Alpes, Romain Bardet, Thibaut Pinot et Jean-Christophe Péraud figurent dans les six premiers au classement général. Analyse des chances des trois coureurs.

Romain Bardet (3e à 4’50 de Vincenzo Nibali)

Les plus. Régulier en montagne, le jeune homme (23 ans) a également su éviter les bordures en plaine. «Romain est constant, il ne craque pas dans les moments difficiles, estime Eric Boyer, ancien manager de Cofidis et consultant pour L’Equipe 21. Il est jeune mais ça vous classe un coureur.» Mieux classé de tous les prétendants tricolores au podium, Bardet trouvera un terrain encore plus adapté à ses caractéristiques dans les Pyrénées. Aux commandes de la course samedi, sa formation AG2R La Mondiale, en tête du classement par équipes, peut lui permettre de lancer des offensives en montagne et de distancer Alejandro Valverde (2e).

Les moins. Les 54 kilomètres entre Bergerac et Périgueux, avant-dernière étape de cette Grande Boucle, constituent le danger majeur pour l’actuel Maillot blanc. Sur un parcours aussi long, son manque de puissance peut peser face à un Tejay van Garderen (5e). Autre interrogation, la gestion de la concurrence interne avec Jean-Christophe Péraud, autre leader de l’équipe et sixième au général. «C’est un problème que le manager Vincent Lavenu devra résoudre, explique le double vainqueur de l’épreuve Bernard Thévenet à Libération. C’est lui qui connaît le mieux ses coureurs.» «Il est trop tôt pour trancher entre les deux. Il y a des solutions intelligentes qui existent pour gérer ce genre de cas», poursuit Eric Boyer.

Thibaut Pinot (4e à 5’06)

Les plus. Ses qualités de grimpeur. Le coureur de la FDJ. fr a terminé toutes les arrivées au sommet de cette Grande Boucle dans les cinq premiers. Capable d’attaquer dans les pourcentages les plus importants, Pinot demeure le coureur le plus habitué à rouler avec les favoris, avec déjà deux Grands Tours bouclés dans les dix premiers au général. En plus, le coureur de la FDJ.fr s’est amélioré en contre-la-montre.

Les moins. Lors de la sixième étape, Pinot a perdu près d’une minute dans une bordure. Le Français n’aime pas frotter et n’a pas l’instinct tactique des grands leaders. «Sa formation n’est pas encore finie, il a des points à travailler dans la gestion de la course, dans son placement dans le peloton», estime le sélectionneur de l’équipe de France sur route, Bernard Bourreau. Autre talon d’Achille, les descentes. Samedi, Bardet et Péraud ont tenté de le faire craquer dans celle de l’Izoard. «J’étais un peu en difficulté mais j’étais content d’être dans le premier groupe. L’essentiel était de ne pas perdre de temps», s’est-il satisfait à l’arrivée à Risoul. Dans les Pyrénées, il doit s’attendre à être titillé sur ce terrain. «Il a montré une petite faille, ça peut être problématique», estime Boyer.

Jean-Christophe Péraud (6e à 6’08)

Les plus. Des trois tricolores, il possède les meilleures références en contre-la-montre. Champion de France de l’exercice en 2009, Péraud devrait reprendre du temps à Pinot et Bardet lors de l’avant-dernière étape. «Il a prouvé maintes fois qu’il était le meilleur des trois dans un chrono, souligne l’ex-manager de Cofidis. Maintenant, il faudra voir son état physique à ce moment de la course.» En montagne, Jean-Christophe Péraud possède une résistance à la douleur impressionnante et une importante capacité à s’accrocher aux basques des meilleurs. Samedi, il a été le seul à parvenir à prendre la roue de Vincenzo Nibali. Comme pour Bardet, son équipe est un atout.

Les moins. Premièrement, le plus âgé du trio (37 ans) pointe à plus d’une minute des deux autres Français. Deuxième point, son attentisme dans les cols pourrait s’avérer problématique dans la mesure où il doit rattraper du temps sur ses rivaux dans la course au podium. Enfin, Romain Bardet peut aussi bien être un allié précieux qu’un concurrent supplémentaire. Un signe que le cyclisme français se réhabitue aux problèmes de riches.