Tour de France 2014: Bardet, Pinot, Gallopin... La nouvelle vague française en action
CYCLISME•Les Bleus sont en forme depuis le début du Tour...Romain Baheux
Les deux premiers figurent dans les cinq meilleurs au général et sont attendus en montagne. Le troisième a remporté une étape et a porté le Maillot jaune le 14 juillet. Ils ont 26 ans ou moins, brillent sur ce Tour de France et incarnent la nouvelle génération tricolore. Sélectionneur de l’équipe de France de cyclisme sur route, Bernard Bourreau présente Romain Bardet, Thibaut Pinot et Tony Gallopin.
Romain Bardet (23 ans, AG2R La Mondiale, 4e du classement général)
Le coureur: «Il est très minutieux dans sa préparation, il est très professionnel. Sa grande qualité, ce sont ses aptitudes de grimpeur. C’est un coureur complet, intelligent et qui apprend vite en course. Il a envie d’attaquer et ça se voit. C’est encore trop tôt pour dire s’il peut gagner un Tour de France un jour. Il a encore un point faible, c’est le contre-la-montre car il manque trop de puissance.»
L’homme: «C’est un super gars, d’une grande politesse et toujours à l’écoute. Il donne l’impression d’être calme mais il ne l’est pas tant que ça. Il gamberge beaucoup, il est toujours un peu inquiet, toujours en réflexion. Il est très attentionné et est capable de rallier ses équipiers à lui. Ce qui m’a intrigué chez lui, c’est qu’il ne se relâche jamais.»
Thibaut Pinot (24 ans, FDJ. fr, 5e du classement général)
Le coureur: «Lui, il est un peu plus puissant, c’est plus un grimpeur-puncheur. Sa formation n’est pas encore finie, il a des points à travailler dans la gestion de la course, dans son placement dans le peloton. Dans son jeune âge, il n’a pas peut-être pas fait assez de courses différentes. Il a progressé en contre-la-montre cette année mais ça ne me surprend pas, c’était un excellent rouleur quand il était jeune.»
L’homme: «Il aime bien être tranquille après l’effort. Là où Romain Bardet est dedans toute la journée et va toujours être en réflexion, Thibaut a besoin de se relâcher et de s’évader en dehors du vélo. C’est un déconneur. Aux championnats du monde à Florence l’an dernier, il n’arrêtait pas de défier Warren Barguil à la console vidéo. Au Tour 2013, il a craqué face à la pression (il avait abandonné), il n’était pas prêt à assumer ça. Maintenant, je pense qu’il a appris beaucoup de choses, ça lui a fait du bien.»
Tony Gallopin (26 ans, Lotto-Belisol, vainqueur de la 11e étape et Maillot jaune le 14 juillet)
Le coureur: «C’est un puncheur. Il est très endurant. Son point fort, c’est qu’il court très bien et sent les coups. Quand vous êtes dans une famille comme la sienne, (son père et ses deux oncles sont d’anciens coureurs), vous baignez dans ce milieu et vous retenez tout ce que vous entendez sur les faits de course. C’est un gagneur, qui est très exigeant avec lui-même. Depuis 2012, il a couru dans deux équipes étrangères (Radioshack et maintenant Lotto), ça lui a permis d’avoir un peu moins de pression que s’il avait été dans une formation française.»
L’homme: «Tony est cool et sait faire la part des choses entre le cyclisme et le reste. Une fois le boulot fini, il aime bien s’amuser. Il est bien vu dans le peloton car il est très sociable. Dans la jeune génération, c’est le coureur qui a la plus grande culture cycliste. Il est capable de parler d’étapes légendaires et des mythes de ce sport. Les autres, je ne suis pas sûr qu’ils puissent le faire. Ça vient des membres de sa famille et de leur passion pour le vélo.»