FOOTBALLLigue 1: Sochaux se prépare à une course contre la montre

Ligue 1: Sochaux se prépare à une course contre la montre

FOOTBALLLe club doubiste pourrait remplacer au dernier moment Lens en Ligue 1...
Nicolas Camus

Nicolas Camus

Déjà, en temps normal, la période estivale n’est pas la plus simple à gérer pour les clubs de football. Entre le budget à boucler, les transferts à finaliser ou la préparation physique à parfaire, une grande partie de la réussite de la saison à venir se joue en juin et juillet. Mais quand l’incertitude entre un redémarrage en Ligue 1 ou en Ligue 2 s’en mêle, cela vire à la mission quasi impossible. Lens relégué par la DNCG mardi, Sochaux, 18e du dernier championnat, devrait finalement repartir dans l’élite si l’appel du club nordiste devant le CNOSF n’aboutit pas.

«Ça va être extrêmement compliqué. Depuis deux mois, on sait qu’on est relégués en Ligue 2 alors toute la préparation a été faite sur un format Ligue 2, que ce soit le recrutement ou le format qu’on donne au club», a réagi le président sochalien, Laurent Pernet, sur RTL. Sochaux a ainsi largement dégraissé son effectif, se séparant d’une vingtaine de joueurs. Car le train de vie d’un club en prend forcément un coup en cas de descente, avec des droits télé divisés par trois (14,8 millions d’euros pour Sochaux la saison dernière, environ 5 cette saison) et des recettes de billetterie et de sponsoring revues à la baisse. Il faut donc se préparer à bouleverser tous ces plans en deux semaines.

«Etre pressé sur le marché des transferts n’est pas l’idéal»

«Il vaut quand même mieux être dans cette situation que dans celle de Lens, relève Christophe Lepetit, chargé d’études économiques au Centre de Droit et d’économie du sport de Limoges. Pour Sochaux, financièrement, cela ne peut être que du bonus de faire une nouvelle saison en Ligue 1. Il y a tout de même un petit risque, qui est de devoir recruter dans l’urgence. On sait qu’être pressé sur le marché des transferts n’est pas l’idéal. On peut être amené à payer des joueurs plus chers que leur valeur et créer un déséquilibre de la masse salariale. Mais j’imagine que les dirigeants sochaliens seront attentifs à cela.» Au courant de la situation de Lens, ces derniers ont récemment gelé toutes les pistes menant à d’éventuelles recrues. Etre compétitif en si peu de temps ne sera pas une mince affaire.

«C’est très compliqué de réagir très vite, ce serait un cas quasiment unique dans l’histoire du foot L2-L1», ajoute Laurent Pernet. A l’été 2002, Nice s’était retrouvé dans une situation à peu près similaire. Son accession dans l’élite lui avait été refusée très tôt pour des raisons économiques, et le club s’était préparé à jouer en L2. Avant d’être réintégré en Ligue 1 dix jours à peine avant la reprise par le CNOSF.

«Pour le moment on se prépare à jouer notre premier match contre Orléans (samedi 2 août). Il ne faut pas que cette histoire prenne trop de place dans nos esprits, parce qu’en cas de décision défavorable il faudra tout faire pour remonter en L1, tempère le Sochalien Edouard Butin dans L’Equipe. En attendant, qu’est-ce que l’on risque à part une bonne surprise?» Qui sait, si ce sauvetage de dernière minute est confirmé, avoir humé l’odeur de la Ligue 2 permettra peut-être aux Doubistes de profiter encore plus de la joie de jouer parmi l’élite. Comme Nice, qui avait commencé la saison 2002-2003 pied au plancher (cinq victoires lors des huit premiers matchs) pour obtenir à son terme un maintien tranquille.