De notre envoyé spécial à São Paulo

Parades, claquettes, manchettes, sorties aux poings. Pour être dans le ton de cette Coupe du monde, mieux valait réviser son lexique de gardien de but. Il y a quatre ans, on moquait les bourdes des portiers. Au Brésil, six hommes ont redoré le blason de la fraternité des derniers remparts.

Raïs M’Bolhi (Algérie)

Son fait d’arme: Héroïque. Il n’y a pas d’autre mot. A l’image de toute l’équipe algérienne, M’Bolhi a signé un 8e de finale absolument dingue contre l’Allemagne (2-1, après prolongations). Longtemps, le natif de Paris a fait échec à toutes les tentatives allemandes, avant de craquer en prolongations. Il sort de la partie homme du match, évidemment.

Son avenir: Raïs M’Bolhi est sous contrat avec le CSKA Sofia jusqu’en juin 2016. Autant dire qu’on n’entendra plus trop parler de lui. A moins qu’un club huppé se soit rendu compte de son existence?

Tim Howard (Etats-Unis)

Son fait d’arme: Sans lui, ce serait devenu une correction. Avec lui, les Belges ont été poussés jusqu’en prolongations par les Etats-Unis. Tim Howard termine son 8e de finale avec des statistiques dignes d’un gardien de handball: 15 arrêts, record absolu en Coupe du monde, qui n’avait plus bougé depuis 1978 (13 arrêts).

Son avenir: Bouclé. A 35 ans, le barbu tatoué ira encore dégoûter les attaquants de Premier League quelques années encore. Après des vacances bien méritées, il retrouvera Everton, où il avait prolongé son contrat avant la Coupe du monde jusqu’en 2018.

Memo Ochoa (Mexique)

Son fait d’arme: C’est l’homme qui a fait TRES peur au Brésil. Pour son deuxième match de poule, la Seleção se heurte au mur mexicain. Bilan: un match nul 0-0 qui oblige le Brésil à se ronger les ongles jusqu’au dernier match de poule.

Son avenir: Flou. En fin de contrat à Ajaccio, relégué en Ligue 2, le Mexicain ne restera pas en Corse. Sa Coupe du monde lui offre des pistes à peu près partout: Marseille, Saint-Etienne, Liverpool, Arsenal… Mais rien n’est encore tranché.

Keylor Navas (Costa Rica)

Son fait d’arme: Le Costa Rica en quart de finale, c’est lui. En 8e, contre la Grèce, Navas maintient son équipe en vie, alors qu’elle est réduite à 10. Au bout de la nuit, il sort une parade monstrueuse pour écarter le tir au but de Gekas. D’une seule main.

Son avenir: Radieux. Titulaire à Levante, Keylor Navas a les plus grands clubs à ses pieds (Bayern Munich, Real Madrid). Même l’AS Monaco se serait renseigné. Reste à savoir s’il viendra avec sa machine à lancer des balles de tennis.

Manuel Neuer (Allemagne)

Son fait d’arme: Pas vraiment un inconnu, celui-là. Plus que sa sécurité, l’Allemand a sorti un récital… aux pieds. Dans une Mannschaft ultra-dominatrice contre l’Algérie, le portier du Bayern Munich a joué en véritable libéro à l’ancienne, coupant les incursions des Fennecs comme un joueur de champ. Du grand art.

Son avenir: Verrouillé. Lié au Bayern Munich depuis 2011, Manuel Neuer est indéboulonnable.

Julio Cesar (Brésil)

Son fait d’arme: Encore un spécialiste des tirs au but. Incapable de renverser le Chili, la Seleção s’en remet à son gardien, qui sort deux arrêts monstrueux et a encore assez de baraka pour faire rater le dernier tireur chilien. Pas mal pour un garçon qui joue à Toronto et dont la sélection avait beaucoup fait parler.

Son avenir: Depuis février, Julio Cesar est parti chercher du temps de jeu à Toronto. Mais il est toujours sous contrat aux Queens Park Rangers (jusqu’en 2016). Qui vont peut-être réfléchir pour le laisser partir, cette fois.

A lire sur le même sujet, l’interview de Christophe Lollichon, entraîneur des gardiens de Chelsea, qui relativise la performance générale