Mondial 2014: Sans Luis Suarez, l’Uruguay passe à la trappe
FOOTBALL•La Celeste n’a rien pu faire contre une talentueuse équipe de Colombie…Corentin Chauvel
De notre correspondant à Rio de Janeiro
La grande question de ce huitième de finale, c’était: est-ce que l’Uruguay peut passer sans Luis Suarez? Les supporters de la Celeste avaient bien apporté des masques à son effigie pour montrer leur soutien au «cannibale» uruguayen, c’est sur le terrain qu’il aurait été utile. Il a clairement manqué la grinta de l’attaquant de Liverpool sur le front de l’attaque ce samedi soir au Maracanã de Rio. Malgré sa bonne volonté, Edinson Cavani s’est encore montré trop peu efficace tandis que le «vieux» Diego Forlan faisait de la figuration quand il ne se bagarrait pas avec un autre «ancien», Mario Yepes.
On ne s’attendait pas non plus à ce que ce soit l’Uruguay qui fasse le jeu. La Colombie a pris les choses en main dès le début de la rencontre, percutant de tous les côtés, notamment par ses deux Juan, Zuniga et Cuadrado, ce dernier faisant une fois de plus admirer son jeu technique. Pour contrer les envolées colombiennes, la Celeste se contentait de pratiquer le jeu dur qu’on lui connaît, multipliant les fautes. Alors James Rodriguez a fait parler la poudre pour calmer les ardeurs uruguayennes avec une magnifique reprise de volée à la 28e minute. La Colombie menait au score logiquement dans un stade largement acquis à sa cause et ni Cavani sur coup franc (33e), ni Gonzalez (38e) ne pouvaient rattraper les choses ensuite pour l’Uruguay.
Tabarez a regretté Suarez
Au retour des vestiaires, la Celeste a bien tenté de montrer tout de suite ses intentions, mais les Cafeteros ont rapidement repris le dessus, faisant le break de très belle manière grâce à une remise de la tête de Juan Cuadrado pour l’intenable James Rodriguez qui s’offrait un doublé à bout portant (50e). Trois minutes plus tard, Diego Forlan disait sans doute adieu à sa carrière internationale, remplacé par un Cristian Stuani guère plus en vue.
C’est par ses milieux que l’Uruguay a alors tenté un dernier baroud d’honneur, notamment par l’intermédiaire de Cristian Rodriguez, meilleur uruguayen de la soirée, ou encore Maxi Pereira (79e). Mais peine perdue, la Colombie est restée solide, David Ospina n’a rien laissé passer et 64 ans après sa finale gagnée au Maracanã face au Brésil, l’Uruguay quittait ce Mondial-là par la petite porte. Après la rencontre, le sélectionneur uruguayen, Oscar Tabarez, a reconnu du bout des lèvres que l’absence de Luis Suarez, «un joueur important», avait été préjudiciable. «Mais on savait qu’il ne serait pas avec nous, c’est aussi simple que cela», a précisé le technicien. «La Coupe du monde a besoin de ce genre de joueurs», a-t-il ajouté. Luis Suarez peut s’en mordre les doigts.