Roland-Garros 2014: Gaël Monfils n'avait pas prévu «de jouer tout le match du fond du court»
TENNIS•Le Français s’est qualifié après un combat inégal face à Fognini (5-7, 6-2, 6-4, 0-6, 6-2)...Julien Laloye
De notre envoyé spécial à Roland-Garros,
C’était aussi folklorique que prévu. Et ça, c’est pour utiliser un adjectif gentillet. Parce que la réalité, c’est que l’ATP devrait faire en sorte de mettre Fabio Fognini et Gaël Monfils dans deux parties de tableau différentes. Cela éviterait les échanges interminables, menés à un rythme de papy du dimanche entre deux parties de belote au club-house d’à côté. Cela éviterait, aussi, les coups d’intox des uns et des autres, un set de balancé par-là, un kiné d’appelé par-ci, le tout avec un petit doigt d’honneur au milieu on ne sait pas trop à qui.
«C’est un peu comme quand Gaël joue contre Gilles [Simon], juge Lionel Roux, entraîneur de Coupe Davis. Les deux s’amusent à se faire déjouer en permanence, parfois ils ne font que pousser la balle, cela donne un faux rythme bizarre.»
«Ce n’était pas impressionnant, mais éprouvant.»
Pourtant, promis, Monfils avait débarqué sur le Lenglen plein de bonnes intentions pour éviter de déboucher sur le combat interminable de 2010, un match en cinq manches finalement perdu par le Français sur deux jours. Sauf que la résolution a duré… un jeu. «Je me suis fait breaker en servant fort, justifie Sliderman. Derrière, il m’a donné des points, alors je me suis dit, "je vais le jouer du fond un peu comme d’habitude". Mais on s’est imposé un vrai combat de terriens, avec de grosses diagonales, des balles bombées… Ce n’était pas impressionnant, mais éprouvant.» Tellement éprouvant, de l’intérieur, que Monfils, sur la corde raide physiquement – il est arrivé à Roland sans préparation ou presque- a complètement lâché le quatrième set, laissant même penser au réveil d’une blessure ancienne.
Tenir le coup physiquement
«Je me suis senti fatigué, je n’avais pas de crampes mais pas loin. Il m’a pris mon service d’entrée, après ça va vite. La seule option que j’avais, c’était de repartir après un 6-0. Je sais que j’ai besoin d’énergie face à lui.» Trop occupé à maudire ses propres fautes directes (81 sur toute la rencontre), Fognini ne lui en a pas spécialement tenu rigueur. «Gaël fait toujours ça, ce n’est pas une surprise. Il a servi des petites premières balles tout le match, et quand c’est serré [4-2 au dernier set] il me met deux aces énormes. Pas de soucis, on est amis (sourire)».
Plus qu’avec Garcia-Lopez, le prochain adversaire de Monfils, pour un match qui nous promet encore un beau marathon lundi. Si Monfils a encore les jambes. «Il a quand même dépensé beaucoup de jus sur ce match, craint Lionel Roux. C’est difficile de savoir s’il a géré le match de la bonne façon. Il faudra bien utiliser le jour de repos».