RUGBYToulon : «Nous sommes prêts à mourir sur la pelouse du Stade de France contre Castres», confie Fernandez Lobbe

Toulon : «Nous sommes prêts à mourir sur la pelouse du Stade de France contre Castres», confie Fernandez Lobbe

RUGBYLe troisième ligne argentin de Toulon, Juan Martin Fernandez Lobbe, est passé par tous les sentiments samedi en finale de H Cup face aux Saracens. D'abord sanctionné d'un carton jaune, il a ensuite contribué au deuxième essai varois. Il raconte l'obsession de son équipe à réaliser le doublé...
Propos recueillis par Camille Belsoeur

Propos recueillis par Camille Belsoeur

De notre envoyé spécial à Cardiff (Pays de Galles)

Juan Martin Fernandez Lobbe est un grand bavard. Avec son accent français teinté de l’espagnol de Buenos Aires, il nous a répété 10 fois de façon différente, à Cardiff, l’envie obsédante qu’ont les Toulonnais à vouloir réaliser un historique doublé Top 14-H Cup. En ajoutant au scalp des Saracens vaincus samedi au Millennium Stadium de Cardiff (23-6), celui de Castres samedi prochain à Paris.

Avant de retrouver Castres en finale de Top 14 samedi, avez-vous eu le temps d’apprécier la victoire face aux Saracens à Cardiff?

Bien sûr. On était tous contents dans le vestiaire après le match. Tout le monde a chanté et bien dansé. Mais heureusement pour nous, ce n’est pas fini. On pense déjà à Castres et l’équipe va tout donner. On va être solidaires, comme depuis des années. On est prêt à mourir au Stade de France.

Castres, c’est un mauvais souvenir pour vous l’an dernier. Votre équipe était usée en finale…

C’est un match qui s’annonce très difficile. Ils sont toujours là. Si on arrive à gagner, c’est sûr que là, on va le fêter ce titre. Ça fait deux ans qu’on perd en finale du Brennus (défaite contre Toulouse en 2012). Là, on va encore tout donner. Je n’ai pas envie d’être triste comme l’an dernier, de pleurer à nouveau.

Pour revenir à la finale de la H Cup, avez-vous eu peur que le carton jaune dont vous a sanctionné l’arbitre en première mi-temps coûte cher à Toulon?

Bien sûr que j’ai eu peur. J’ai laissé mes coéquipiers à 14 contre 15 et jamais tu ne dois le faire dans un match comme ça. Je dois tout donner mais toujours avec discipline.

Par contre, vous faites la dernière passe pour Juan Smith sur l’essai qui scelle votre victoire. Racontez-nous cette action…

Les entraîneurs nous ont répété toute la semaine qu’il fallait toujours faire la passe de plus. Sur l’action, Juan Smith (qui inscrit l’essai) gère bien l’espace et j’ai juste à lui redonner le ballon dans la course. C’est un magnifique joueur vous savez.

Pensez-vous que cette équipe toulonnaise est plus forte que l’an passé?

Pour dire ça, il faut qu’on gagne contre Castres en Top 14. Sinon, si on perd, on aura fait la même chose que l’an passé. Mais on sent qu’on est bien. Est-ce qu’on va gagner Est-ce qu’on est plus fort que l’an passé? Je ne le sais pas pour le moment.

On sent cependant qu’il y a moins d’émotion qu’en 2013 avec cette nouvelle victoire en H Cup, et que tout le groupe est obsédé par le doublé. Est-ce vrai?

Tout le monde veut gagner samedi (contre Castres). Ça fait deux fois que tu arrives au stade de France sans gagner. Ça fait mal. On veut le faire; On est tous déjà dans le match. On a bu des bières après la victoire samedi mais c’est tout. Dans 30 ans, si je vois n’importe qui de ce groupe, on parlera de cette saison, de ce qu’on a fait. On a tellement de respect pour cette équipe. On a appris de l’expérience de l’an passé. On a vraiment axé sur la récupération avec la cryothérapie, le nouveau préparateur physique… Le staff est toujours la pour faire n’importe quoi pour nous. On ne le voit pas de l’extérieur mais c’est pour ça qu’on est là aussi.

Enfin, ce sera le dernier match de la carrière Jonny Wilkinson, au Stade de France samedi. Quel est votre sentiment?

On me la pose tout le temps cette question (rire). Je pourrais parler pendant 10.000 ans de Jonny. C’est l’exemple pour n’importe quel sport. Pour les jeunes, si tu veux être un sportif de haut niveau, tu dois faire comme lui. Chaque jour, je dis merci pour jouer avec lui, rien que jouer 10 minutes avec lui. C’est un dieu du sport.