INTERVIEWRugby/H Cup: «C’est énorme si Toulon réalise ce doublé presque impossible»

Rugby/H Cup: «C’est énorme si Toulon réalise ce doublé presque impossible»

INTERVIEWChristian Califano, l'ancien pilier de l'Equipe de France raconte le club anglais des Saracens où il évolué, et adversaire de Toulon samedi en finale de H Cup...
Propos recueillis par Camille Belsoeur

Propos recueillis par Camille Belsoeur

Drôle de paradoxe. Christian Califano, pilier aux 72 sélections en équipe de France (94-2007), est né à Toulon mais n’a jamais joué pour le club de la Rade. En revanche, il s’est éclaté un an chez les Saracens (2002-03), le club anglais qui affrontera le RCT en finale de H Cup samedi à Cardiff (18h).

Le club des Saracens n’est pas tellement connu en France. Comment décrire cette formation?

Les Saracens n’ont peut-être pas le palmarès où l’histoire de d’autres clubs anglais comme Northampton, Leicester ou des London Wasps, mais il faut les respecter. Ils ont eu beaucoup de stars, notamment au début des années 2000 avec Philippe Sella ou Thomas Castagnède. Et puis ils ont remporté le titre de champion d’Angleterre récemment (en 2011). C’est un club qui dénote dans les traditions anglaises, un peu comme Toulon en France finalement.

Depuis l’arrivée d’actionnaires sud-africains qui ont racheté 50% des parts du club en 2008, et la venue de nombreux joueurs étrangers, notamment d’Afrique du Sud, on a l’impression que les critiques sont encore plus vives envers les Saracens en Angleterre?

Oui c’est vrai que les choses ont changé avec l’arrivée de cet investisseur en 2008. C’est pour ça qu’on parle d’un club atypique, comme Toulon en France. Mais il y a aussi un esprit anglais dans cette équipe avec des joueurs qui évoluent en sélection comme Chris Ashton, Borthwick ou les frères Vunipola. Ils ont aussi avec Nigel Wray, un président anglais (au club depuis 1995) très proche de ses joueurs et passionné.

Cette équipe anglaise est très joueuse (plus grand nombre d’essais dans cette H Cup). Ne vont-ils pas souffrir face à Toulon, surpuissant devant?

C’est vrai que cette équipe des Saracens est très joueuse. J’adore notamment le centre anglais Brad Barritt qui est un formidable joueur de ballon. Après, Toulon n’a pas de complexe à avoir dans la mobilité quand on voit sa ligne d’arrières (Habana, Mitchell…). Mais les Saracens ont aussi une belle première ligne, on l’a vu face à Clermont en demi-finale (46-6). Je pense qu’on va assister à un beau combat.

Avez-vous un souvenir particulier de la saison où vous avez évolué aux Saracens (2002-2003)?

À l’époque quand je jouais là-bas, on était un peu les enfants gâtés du rugby aux yeux des Anglais. Mais j’ai vécu une saison fabuleuse, notamment aux côtés de Thomas Castaignède et Abdelatif Benazzi (anciens joueurs de l’équipe de France).

Vous avez joué aux Saracens mais vous êtes né à Toulon. Votre cœur penche pour qui?

Je suis d’abord Toulonnais et Français. C’est énorme si le RCT réalise ce doublé presque impossible.