Demi-finale du Top 14 Toulon-RM92: Wilkinson-Sexton, le match dans le match
RUGBY•Les deux n°10 s’affrontent vendredi à Lille…Bertrand Volpilhac (avec F.L)
Ce sont sans doute les deux ouvreurs les plus bankables d’Europe. Jonny Wilkinson, légende anglaise, affronte avec Toulon vendredi soir en demi-finale du Top 14 sa relève irlandaise, Jonathan Sexton. Arrivé cette saison au Racing-Metro, le n°10 ciel et blanc est aujourd’hui considéré comme le meilleur à son poste en Europe. S’ils ont en commun «le talent», comme l’affirme Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon, on a fait le match.
Le plus décisif: avantage Wilkinson
Coupe du monde, Hcup, Six Nations… A part le Top 14, Jonny Wilkinson a tout gagné dans sa carrière. Ce qui lui donne au moins l’avantage de l’expérience sur son adversaire du jour. «Il dégage une certaine sérénité forcément positive pour le reste du groupe, analyse Alain Penaud, ancien ouvreur de l’équipe de France. Et après, il a son arme fatale, le drop ou le tir au but, dans lequel il a toujours excellé.» Considéré comme le plus grand «match winner» de l’histoire du rugby, l’Anglais est «capable de faire gagner un match que vous ne dominez pas», poursuit Penaud, au contre d’un Sexton pas toujours fiable. «Avec l’Irlande, notamment lors du dernier match face à la France, il a déjà raté des pénalités faciles et importantes. Et ça, c’est rare chez Wilkinson.»
Le meilleur dans l’animation: avantage Sexton
Si «Wilko» est un monstre de gestion et de vision du jeu, le poids des années commence un peu à peser dans son jeu d’attaque. «Il y a plus de rigueur côté Wilkinson, poursuit Penaud, passé notamment par Brive. Sexton me semble moins enfermé dans les stéréotypes, plus capable de prendre des libertés, de mettre un peu de folie.» Du genre attaquer lui-même la ligne de défense ou la mettre en difficulté par un petit coup de pied par-dessus. «Il a cette capacité à pouvoir attaquer la ligne et à accélerer dans la prise d’intervalles», développe Laurent Travers, le coach du Racing. «Il aime attaquer dans un jeu assez organisé, un peu comme Jonny d’ailleurs», affirme Pierre Mignoni, l’entraîneur des arrières toulonnais. «Il peut avoir un côté plus individualiste pour gérer les choses et de représenter une vraie menace. C’est moins évident pour Jonny», conclut Penaud.
Le meilleur en défense: match nul
Pas vraiment réputés pour être des portes de saloon, les deux hommes font match nul dans le secteur de la défense, très important pour un ouvreur. A quelques différences près. «Wilkinson a une très belle épaule gauche, note Penaud, mais il est très fragile de la droite. Alors qu’en face, Sexton a moins d’agressivité, moins de poids au plaquage, mais pas de faiblesse.»