FOOTBALLEquipe de France: Ce qui attend les réservistes de Deschamps

Equipe de France: Ce qui attend les réservistes de Deschamps

FOOTBALLLeur rôle est ingrat, mais peut compter…
Julien Laloye, avec Bertrand Volpilhac

Julien Laloye, avec Bertrand Volpilhac

Au moins, ils ne vivront pas la dramaturgie d’un départ en hélicoptère sous les yeux des caméras comme les bannis de 2008. Placés sur la liste des réservistes par Didier Deschamps, selon une certaine «logique humaine» dans les mots du sélectionneur, Lacazette, Schneiderlin, Perrin, Gonalons, Cabella, Trémoulinas et Ruffier savent à quoi s’en tenir: à moins d’une blessure parmi les 23 élus, ils ne verront pas le Brésil au mois de juin. Conviés malgré tout à participer aux deux premières semaines du stage de préparation, les sept hommes sont dans une position forcément ingrate, à mi-chemin entre la déception et l’espoir.

«C’est déjà mieux que s’ils n’y étaient pas»

«Ca dépend si on était un habitué de la liste ou pas, se souvient David Bory, réserviste de l’équipe de France de rugby avant la Coupe du monde 2003. Moi, j’étais sûr d’être dans les 30, ça a été une claque, le monde s’est écroulé autour de moi.» Le Clermontois, invité par Bernard Laporte à se tenir prêt au cas où, a la chance de pouvoir compter sur un club qui commence sa saison de championnat. «Il y a un travail psychologique avec le club qui est très important, il est là pour nous ramasser à la petite cuillère.» Deschamps a d’ailleurs évacué une partie du problème en faisant de sa liste réserviste une sorte de sélection «récompense» plutôt que «sanction». Pas de Clichy, Nasri ou Abidal, des joueurs avec un certain statut en Bleu, mais des espoirs ou des bons joueurs de club déjà contents d’être là (Schneiderlin, Cabella, Perrin, Trémoulinas).

«Ils doivent se dire qu’ils sont déjà mieux placés que ceux qui ne sont pas pris du tout! clame Michel Hidalgo, ancien sélectionneur des Bleus. Il y a 50 joueurs qui peuvent être en sélection, ça veut dire qu’ils ont des qualités et qu’ils ont réalisé une bonne saison.» Tout de même, n’aurait-il pas mieux valu les inviter à suivre un programme d’entretien physique complet chez eux plutôt que de les inviter à jouer les sparring-partners de luxe à Clairefontaine avant de déposer sur le bord de la route? «Les laisser dans la nature? C’était prendre un risque trop élevé, juge Deschamps. J’espère que tout va bien se passer pour les 23, mais au cas où, c’est important d’avoir des hommes à la hauteur.»

«Suivre un entraînement encore plus intense»

La précision est importante, d’autant que certains sont montés rasibus dans le bon wagon à cause de blessures tenaces, comme Clément Grenier, Rio Mavuba, ou Loïc Rémy. Sans oublier le genou de Raphaël Varane, source de tracasseries sans fin pour les médecins du Real Madrid cette saison. «Je me rappelle que j’ai suivi un entraînement encore plus intense car je voulais me prouver que je pouvais revenir en équipe de France, témoigne Bory. Pendant ma préparation j’avais un drôle de pressentiment, j’étais sûr que j’allais être appelé à un moment donné.» Bien vu, puisque Garbajosa devra rentrer à la maison au début du Mondial. Une mésaventure qui est aussi arrivée à quelques-uns chez les footeux (Giuly en 2004, Cissé en 2006). Il serait dommage que les sept réservistes concernés ne soient pas prêts à en profiter.