Fabien Barthez et Luzenac ont «presque envie de s’excuser de monter en L2»
FOOTBALL•L’accession plus rapide que prévue du club ariégeois au monde professionnel l’oblige à accélérer sa croissance…Propos recueillis par Nicolas Stival
Natif de Lavelanet, Fabien Barthez (42 ans) officie comme directeur général du Luzenac Ariège Pyrénées, en marge de sa carrière dans l’automobile. Le gardien champion du monde 1998 évoque l’avenir du club issu d’un village de 650 habitants, qui s’apprête à découvrir la Ligue 2 et le monde professionnel, mais aussi à changer de stade et de centre d’entraînement. Avant cela, le LAP reçoit le Gazélec Ajaccio, vendredi à Foix, et vise le titre du National.
Qu’est-ce qui vous a poussé à vous investir à Luzenac ?
Avant tout, la passion du football. Mais aussi la fierté et la passion de mon département, de ma région. Je suis revenu depuis six ans à Toulouse. Toute ma famille vit dans l’Ariège. Je suis un Ariégeois dans toute sa splendeur (rires). Ensuite, il y a la rencontre avec Jérôme Ducros (président du LAP), qui m’a donné carte blanche dans le domaine sportif.
Vous ne pourrez plus jouer à Foix la saison prochaine…
On a presque envie de s’excuser de monter en L2. Avec Jérôme, c’était notre projet sur quatre ans. On est promus dès la première année. Mon objectif principal, c’est que le LAP reste en L2. Le second, c’est de revenir jouer rapidement dans l’Ariège car je veux garder cette identité ariégeoise. Mais tant que je serai à la tête du club, il est hors de question de refuser la montée en L2 pour manque de structures.
Qu’allez-vous faire ?
La solution, c’est de construire un stade en Ariège d’ici un ou deux ans. Pour cela, il faut avant tout rester en L2. Jérôme et moi avons rendez-vous vendredi à la mairie de Toulouse afin d’essayer de trouver une solution qui convienne à tout le monde pour la saison prochaine.
La solution, c’est le Stadium plutôt qu’Ernest-Wallon ?
Soi-disant qu’Ernest-Wallon n’est pas aux normes d’éclairage pour la Ligue 2. J’espère que tout le monde y mettra de la bonne volonté. En Midi-Pyrénées on va se retrouver avec une équipe de L1, le TFC, une équipe de rugby qu’on ne présente plus (le Stade Toulousain), et avec un autre club de foot en L2. Plus il y aura de clubs de haut niveau, mieux ce sera pour la région. Idem en Ariège. Je préfère voir les jeunes Ariégeois sur un terrain de foot, de rugby, de basket, entre autres, plutôt que de trainer dans la rue.
Quels sont vos autres chantiers prioritaires ?
On a la chance d’être assurés de la montée à cinq journées de la fin. Cela nous permet de travailler tôt sur le recrutement, sur un nouveau centre d’entraînement. On remercie la Ligue Midi-Pyrénées qui nous accueille depuis quatre ou cinq ans à Castelmaurou (en banlieue toulousaine) mais en L2, on passe un ton au-dessus.
Jérôme Ducros parlait il y a peu de conserver 70% de l’effectif.
Il faut être réaliste, on franchit un palier. Pour être honnête, je ne connais pas le niveau de la L2, comme je ne connaissais pas le niveau du National. C’est la responsabilité de l’entraîneur et de Gérard Batlles, recruteur et superviseur pour l’équipe une. On va se renforcer, on n’a pas le choix. Mais il faut avant tout garder ce qui a fait notre force : les valeurs de solidarité et d’humilité.