FOOTBALLLigue des champions: Arjen Robben, la métamorphose de l’ancien joueur le plus critiqué d’Europe

Ligue des champions: Arjen Robben, la métamorphose de l’ancien joueur le plus critiqué d’Europe

FOOTBALLL’ailier du Bayern avait beaucoup de défauts, qu’il a en grande partie corrigés…
L'attaquant néerlandais du Bayern Munich Arjen Robben, le 17 septembre 2013.
L'attaquant néerlandais du Bayern Munich Arjen Robben, le 17 septembre 2013. - CHRISTOF STACHE / AFP
Bertrand Volpilhac

B.V.

Arjen Robben est un supermarché à lui tout seul. Ses quinze ans de carrière, l’ailier néerlandais peut les résumer avec la demi-douzaine d’étiquettes qui lui collent à la peau. Plus grand talent du début des années 2000, Robben a gâché le début de sa carrière entre blessures, mégalomanie et enfantillage. Jusqu’à ce que l’ailier du Bayern, opposé mercredi à son ex, le Real Madrid en demi-finale de Ligue des champions, décide de sa «métamorphose» à Munich. Consultant foot allemand pour Canal+, Patrick Guillou la décrypte pour 20 Minutes.

Le roi des «perso»

Tel un Ronaldo en début de carrière, Robben a longtemps traîné la réputation de joueur qui ne pense «qu’à sa gueule», dénué de tout sens du collectif et agaçant dans sa recherche constante de l’exploit individuel.

L’avis de Patrick Guillou: «Il y a eu une métamorphose en deux temps. La première fois dans les phases finales de Ligue des champions l’an dernier avec Jupp Heynckes (ex-coach du Bayern). Puis cette année avec Guardiola. Il a une très bonne relation avec Philipp Lahm sur le côté droit, ce qui lui permet de bien construire le jeu. Il a compris qu’il devait jouer avec les autres.»

Un éternel loser

Pour beaucoup, Robben restera l’homme qui a raté la balle de match pour les Pays-Bas en finale du Mondial 2010. Malgré son palmarès correct, il a dû attendre la finale de la Ligue des champions face à Dortmund et son but décisif, l’an passé, pour ne plus être l’éternel loser, roi du beau geste mais jamais décisif.

L'avis de Patrick Guillou: «Si on regarde les statistiques, c’est le joueur le plus décisif du Bayern sur les phases finales de Ligue des champions l’an passé. En 103 matchs de Bundesliga, il a marqué 55 buts

Un homme de verre

De ses passages à Chelsea ou au Real Madrid, les supporters retiennent surtout ses semaines à l’infirmerie. Fragile, il a manqué une bonne partie de sa carrière à cause de blessures. Suivi un temps par un physiothérapeute aux remèdes miracles, Robben semble désormais plus solide.

L'avis de Patrick Guillou: «Il a encore pas mal de blessures. Mais avec la qualité de l' effectif, il n’est pas obligé de jouer tous les matchs au Bayern, et on ne le presse pas pour revenir quand il a un souci. Au début de sa carrière, il souffrait de problèmes de genoux, de chevilles. Maintenant, ce sont des problèmes musculaires liés à l’âge ou l'intensité. Au Bayern, avec les moyens modernes, on sait exactement où il faut travailler, sur quels muscles. Globalement, le corps est beaucoup plus équilibré.»

Un boudeur ingérable

Robben, ingérable? Guardiola assure le contraire. Pourtant, l’ailier a souvent fait parler de lui pour ses écarts de conduite et ses bouderies à répétition.

L'avis de Patrick Guillou: «C’est un compétiteur hors pair et son excès d’individualisme fait qu’il avait toujours tendance à montrer absolument qu’il sert à quelque chose. Mais ses coachs comprennent et acceptent ses états d’âme. Certes, on ne peut pas avoir quinze Robben dans une équipe, mais ils trouvent un équilibre entre ce qu’il est capable d’apporter et le côté nuisible de son comportement dans le vestiaire.»

Un truqueur de première

«Robben mérite un Oscar.» Courant 2006, celui qui joue alors à Chelsea s’effondre après une légère poussette du gardien de Liverpool, expulsé dans la foulée. De quoi lui faire une bonne réputation, méritée.

L'avis de Patrick Guillou: «Sur les derniers mois, ce n’est plus le cas, car le Bayern n’a pas besoin de ça. Il restait même sur ses appuis pour centrer au lieu de chercher le penalty. Mais ces derniers temps, on le revoit tomber au contact, de manière un peu théâtrale. Avec les matchs plus serrés, on retombe dans le Robben truqueur, mais c’est moins conséquent qu’il y a quelques années.»