RUGBYStade Toulousain: Un succès sous les sifflets

Stade Toulousain: Un succès sous les sifflets

RUGBYLe stade Ernest-Wallon a grondé contre ses joueurs, malgré la victoire succès sur Brive en Top 14. Explications…
Nicolas Stival

Nicolas Stival

Sifflés malgré le succès. C’est le sort inhabituel qu’a réservé une partie du public d’Ernest-Wallon à ses habituels favoris du Stade Toulousain, samedi après le coup de sifflet final contre Brive (16-9). «Je comprends les spectateurs qui ont montré leur mécontentement, explique le centre Yann David. Mais on ne peut pas toujours être les plus beaux et les plus forts.»

Bien placés pour accéder aux barrages, les cinquièmes du Top 14 ont toutefois livré une triste prestation, comme souvent cette saison. Corrigés une semaine plus tôt en quart de finale de Coupe d’Europe au Munster (47-23), les Toulousains pourraient vivre une seconde année de rang sans titre. «Les gens sont habitués au caviar», observe Jean-Marc Arnaud, président du Huit, le principal groupe de supporters du club au plus gros palmarès français (19 titres) et continental (quatre Coupes d’Europe).

Huget: «Cela ne nous dérange pas»

«Ces sifflets interpellent, reprend-il. Le souci, c’est que le rugby a beaucoup évolué ces dernières années. Dans les stades, il n’y a pas que des vrais fans. Nous avons des spectateurs qui sont en train de se lasser. Ils paient leur place assez cher, et n’y trouvent pas leur compte. Donc, ça rue un peu dans les brancards.»

« @Bleu_Toulouse @Stade Toulousain Les sifflets sont nuls et peu respectueux mais reflètent la mauvaise situation du Stade… — Clément DUVAL (@ClementDuval) April 13, 2014 »



Interrogé sur cet incident, qui a animé les réseaux sociaux, l’arrière ou ailier Yoann Huget répond, l’œil noir, d’un lapidaire «cela ne nous dérange pas». Son manager général développe. «On ne peut pas, dans un stade plein, ne pas comprendre que quelques personnes aient envie de siffler, indique Guy Novès. Peut-être que ce sont des gens qui ne se déplacent jamais, et qui sont venus exceptionnellement pour ce match.»

Une rupture entre le club et une partie du public

Jean-Marc Arnaud désapprouve la réaction hostile de cette frange du public: «En tant que fanatiques, on ne peut pas cautionner cela», lance le dirigeant du Huit, qui a «envoyé un message à Maxime Médard» pour lui témoigner son soutien. Mais cet observateur averti du club environnement poursuit: «Nous sommes aussi touchés par le manque de résultats et de jeu. Le spectacle n’est pas très, très bon et on n’a rempli Ernest-Wallon qu’une fois cette année. Une grosse barrière entre les dirigeants, les joueurs et les supporters s’est installée. Cela fait longtemps qu’au Huit, on a tiré la sonnette d’alarme.»

En ligne de mire du groupe de Jean-Marc Arnaud (300 adhérents): la hausse du prix des abonnements ces dernières saisons, qui entraîne la modification de la sociologie des tribunes d’Ernest-Wallon au profit de spectateurs moins fervents, mais plus exigeants.