Pour la première fois cette saison, le PSG a essuyé une deuxième défaite consécutive dimanche contre Lyon. Malgré une nette domination (71 % possession de balle, 11 tirs dont 6 cadrés contre 8 tirs, 4 cadrés pour Lyon) les Parisiens ont montré «un visage différent de ce que l’on voit depuis le début de la saison», constate Jean-Cyrille Lecoq. Ce psychologue du sport, qui a collaboré, durant sept années, avec la FFF livre son analyse sur les difficultés que traverse le Paris Saint-Germain.

L’élimination en quart de finale de Ligue des champions a laissé des traces… La Coupe du monde est-elle déjà dans les esprits?

Je pense qu’inconsciemment ils se voyaient déjà en demi-finale. L’élimination est difficile à digérer. Les internationaux du PSG avaient deux objectifs cette saison, la Ligue des champions et la Coupe du monde. Il n’y a plus d’espoir en C1 maintenant les esprits sont tournés vers le Brésil et forcément ils ont du mal à gérer. Tous les grands clubs font face à une cadence infernale avec un match tous les trois jours. Il y a des joueurs qui sont en train de s’économiser durant leur fin de saison pour être en forme cet été. En Coupe du monde vous êtes obligé de vous donner à 100%, et la saison qui précède est longue. Ça serait dommage de se blesser à quelques semaines de l’échéance alors qu’on est sûr d’être sélectionné.

Depuis la blessure d’Ibrahimovic, Paris a du mal à marquer. De quelle manière son absence affecte-elle le reste de l’équipe?

Même si Laurent Blanc s’en défend, il y a un PSG avec et sans Zlatan Ibrahimovic. En dehors des buts qu’il peut mettre c’est un leader charismatique. Il a une telle exigence qu’il parvient à mobiliser ses coéquipiers pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes.

Comment expliquer le manque d’engagement aperçu dimanche contre Lyon?

L’objectif d’être champion de France est pratiquement atteint. De plus le niveau de la Ligue 1 n’est pas le même qu’en Ligue des champions ou dans les autres grands championnats. Il peut donc y avoir un excès de confiance qui pousse les joueurs à ne donner que 50% d’eux-mêmes, notamment à cause de leur avance.

Selon vous, que doit faire Laurent Blanc pour remobiliser ses troupes?

Il a un avantage car la finale de la Coupe de la Ligue se joue contre Lyon. Il va y avoir une réaction d’orgueil de la part de ses joueurs. Ils n’auront pas envie de perdre deux fois d’affilée contre la même équipe.