Valérie Fourneyron: «Il doit y avoir un droit au sport comme il y a un droit à l'éducation»
SANTE•La ministre des Sports entend bien mettre en avant les activités physiques pour soigner…Soufiane Naaimi
Lancé en 2012 à Strasbourg et étendu l’année suivante sur 25 régions en France, l’initiative «Sport-santé» propose à certains patients de se soigner avec une pratique physique. Sous l’initiative de la ministre des Sports Valérie Fourneyron, le programme doit donner envie de faire du sport aux 21% de Français qui n’en ont jamais fait ou n’en font plus depuis dix ans. La ministre voit cette alternative aux médicaments comme un moyen de lutter contre «des pathologies très répandues comme le cancer, le diabète ou l’hypertension artérielle.»
Pour mener à bien sa mission, Valérie Fourneyron a mis en place un réseau «pour faciliter l’accès au sport». Les complémentaires santés, les clubs et les médecins travaillent en étroite collaboration. D’ailleurs ces derniers «sont la pierre angulaire de ce dispositif. Ils prescrivent et communiquent sur l’importance d’une activité sportive, insiste la ministre. Une réelle dynamique est en train de se mettre en place autour de cette thérapeutique non médicamenteuse. Des mutuelles ont commencé à prendre en charge l’inscription dans les centres sportifs.»
«Six milliards d’euros d’économie par an»
Le sport ne peut remplacer complètement les traitements médicamenteux, mais constitue un parfait complément. «Par exemple pour les diabétiques, cela facilite la circulation du sang et diminue la pression artérielle. Il y a donc moins d’effets secondaires, affirme l’ancien maire de Rouen. La prise de médicaments est limitée» et les dépenses aussi.
C’est un secret pour personne, la Sécurité sociale connaît un déficit important. L’an dernier il s’élevait à 16,2 milliards d’euros. Cet outil de prévention permet de réduire le coût des soins: «On estime à 250 euros par an l’économie réalisée grâce un sportif par rapport à un sédentaire. A l’échelle nationale cela représente six milliards d’euros», précise Valérie Fourneyron.
La ministre insiste sur «l’enjeu majeur de prendre en compte l’activité physique comme un outil de santé»: «Notre but est qu’un grand nombre puisse y accéder. Il doit y avoir un droit à l’éducation comme il y a un droit au sport.»