Les Bleus se mettent à la mode ch’ti. Mercredi, pendant la deuxième mi-temps de France-Pays-Bas (2-0), cinq joueurs formés dans le Nord (Varane, Ribéry, Debuchy, Cabaye, Digne) ont évolué ensemble pendant une demi-heure en Équipe de France. À trois mois du Mondial brésilien, l’âge d’or du football régional est en marche. De quoi réjouir Jean-Michel Vandamme, ancien directeur du centre de formation du Losc, qui a eu sous ses ordres quatre de ces cinq joueurs (hormis Varane, originaire de Lille mais formé à Lens). «Il y a un sentiment naturel de fierté», se réjouit celui qui est aujourd’hui le conseiller de Michel Seydoux, le président lillois.

Le comportement, valeur primordiale

Pour expliquer cette réussite, Vandamme met d’abord en avant les valeurs du Nord-Pas de Calais (même si Digne, arrivé à 12 ans à Lille, est orginaire de Meaux (Ile-de-France)). «Je ne dis pas qu’un Nordiste est mieux élevé qu’un Parisien ou un Breton. Mais il y a quand même des valeurs de respect et de solidarité liés à l’histoire régionale qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs», assure le formateur qui insiste sur le rôle primordial de l’éducation. «Au Losc, les joueurs doivent respecter leurs professeurs autant que leur entraîneur. On insiste beaucoup sur les résultats scolaires. Attention, on ne dit pas qu’on va en faire des «Einstein» mais le comportement est primordial chez nous», poursuit Vandamme.

Le travail de Puel et Garcia

Des règles en société que n’avait pas respectées Franck Ribéry à son époque. Renvoyé à 14 ans pour des problèmes extra-sportifs (mais aussi parce que Lille ne croyait pas assez en lui), la star du Bayern n’a pas fini sa formation au Losc. Ce ne fut pas le cas pour les Cabaye, Debuchy et Digne qui ont pu bénéficier de circonstances favorables à leur épanouissement. «Au-delà de notre concept pédagogique, il y a le travail de Claude Puel (coach du Losc de 2002 à 2008) qui n’a pas hésité à prendre des jeunes de 16-17 ans chez les pros. Il faut aussi saluer l’audace de Rudi Garcia (2008-2013) qui a fini le boulot», poursuit le dirigeant lillois. Aujourd’hui, Jean-Michel Vandamme ne désespère pas de trouver leurs remplaçants. «On trouvera toujours des futurs Cabaye ou Debuchy. Il n’y a qu’un profil difficile à retrouver: celui d’Eden Hazard». Car la star émergente du foot mondial a aussi fait ses gammes à Lille. Dommage pour la France: il est Belge.