Comment les sélections africaines font leur marché en France (et pourquoi ce n’est pas grave)
FOOTBALL•A quelques mois du Mondial brésilien…Antoine Maes
La France, eldorado des sélections africaines? A quelques mois de la Coupe du monde, les sélections qualifiées pour le Mondial brésilien sont plus que jamais tentées par le recrutement de joueurs français mais dont les origines leur permettraient d’opter pour l’équipe de leurs origines. Selon RMC, les Camerounais seraient par exemple en train de tenter de séduire le Lyonnais Samuel Umtiti ou le Rennais Paul-Georges N’Tep. Internationaux français chez les jeunes, le règlement les autorise à changer de sélection s’ils le souhaitent.
Icône nationale, Samuel Eto’o est même mis à contribution dans ce recrutement. «Ce n’est pas du lobbying, c’est essayer de faire comprendre à certains joueurs que leur intérêt c’est de jouer dans l’équipe de leur pays d’origine», nuance Claude Le Roy, aujourd’hui sélectionneur du Congo-Brazzaville. Passé par le Mali, le Sénégal, le Congo ou le Cameroun, il connaît parfaitement ce mécanisme de séduction.
«Il ne faut surtout pas penser qu’on va «récupérer» un joueur. C’est lui qui doit être content en premier»
Mais n’y voit rien de répréhensible, lui qui avoue avoir pu faire «des milliers de kilomètres» pour convaincre un joueur. «C’est un énorme boulot, mais un boulot passionnant, où il faut développer les arguments. Il ne faut surtout pas penser qu’on va «récupérer» un joueur. C’est lui qui doit être content en premier», explique-t-il. Ces temps-ci, «je suis en train d’essayer de convaincre le petit Maboulou de Châteauroux, parce que c’est le profil technique que je cherche.»
Pour l’aider, Le Roy peut compter lui-aussi sur Eto’o, prêt «à donner un coup de main même pour convaincre un joueur d’une autre nationalité que la sienne». L’argumentaire? «En France, on ne se rend pas compte de ce qu’est une équipe nationale en africaine. C’est 50.000 personnes à l’entraînement, des sensations qu’aucun joueur ne pourra jamais connaitre. C’est aussi avoir la possibilité quasi-permanente de jouer une Coupe du monde, des coupes d’Afrique des nations», développe Le Roy.