SNOWBOARDCROSSSotchi 2014: Pierre Vaultier: «Les chutes, ça fait aussi de l’audimat»

Sotchi 2014: Pierre Vaultier: «Les chutes, ça fait aussi de l’audimat»

SNOWBOARDCROSSLe spécialiste de snowboardcross se prête au jeu de l'interview vérité de 20Minutes...

De notre envoyé spécial à Sotchi (Russie),

Engagé lundi à Sotchi, le Français répond à l’interview «spéciale JO» de 20 Minutes. Pour en savoir un peu plus sur cet athlète qui vise sa première médaille olympique à 27 ans, malgré une blessure au genou qui a failli le priver de JO…

Si vous êtes champion Olympique: Malheureusement je me suis déjà imaginé ce qu’il se passerait. C’est ce qui peut me desservir. Je m’en suis rendu compte après 2010. Se projeter avec la médaille autour du cou, ce n’est pas bon. La vie change si on a une médaille, mais si on n’en a pas, elle ne change pas. Mieux vaut mettre son énergie dans la course plutôt que s’imaginer avec la médaille. Je pense que je me suis éloigné de ce genre de pensée. Je me focalise sur les runs, la technique. Surtout pas l’après.

Votre premier souvenir de JO: La médaille de Grospiron en ski de bosses. J’avais cinq ou six ans. Je ne me souviens plus de grand-chose. Et sais que j’ai été à un moment confronté à cette image. La victoire olympique qui m’a éveillé, c’est celle d’Isabelle Blanc à Salt Lake en 2002. J’étais dans une période de transition. Je ne savais pas si je devais faire des études, du snowboard. J’avais 14 ans. C’était la charnière de mon parcours sportif. Et cette médaille m’a donné envie. Je suis parti en sport étude à Villard de Lans, puis en Pôle France. Après, on s’est côtoyés en équipe de France avec Isabelle Blanc.

Votre hantise de sportif? Je l’ai déjà vécu en finissant avant dernier en 2006. Faire pire, je ne sais pas. Même une blessure ce ne serait pas pire. Avant la course, il y a la possibilité d’oublier quelque chose. Ça fait mal. Une fois, j’ai oublié mon dossard à l’hôtel en Coupe du monde. Je suis redescendu à l’hôtel, puis revenu. J’étais en maxi-pression. J’ai perdu du temps, les entraînements, les inspections.

Une bonne raison de voir votre course aux JO? C’est un sport très lisible. Plus lisible que la Formule 1. On part tous en même temps, celui qui arrive en premier gagne. Il y a de beaux crashs. Je n’en suis pas fier, mais ça fait aussi l’audimat. C’est très visuel. En regardant une course, le téléspectateur ne s’ennuie pas.

Votre rituel d’avant course? Je fais de la sophrologie. Je respecte des temps de respiration avant la course. Le matin, pendant les entraînements, sur le télésiège ou dans la forêt. Je m’assois au calme, je ferme les yeux assis, allongé ou debout. Je relâche cinq points tour à tour dans mon corps. Front, lèvre, coup, diaphragme et sous le nombril. Ça irrigue tout le reste du corps. J’expire vite et j’inspire longtemps. Je me projette sur une sensation agréable, une visualisation de confiance. Et je me réveille détendu.