Pro A: Paris-Levallois et Gravelines se retrouvent pour 8 secondes de match
BASKET•Les deux équipes ont terminé dans l’anonymat le match arrêté le 14 décembre par une bagarre générale…Romain Scotto
«La remise en jeu de Lang qui passe le ballon à Poirier. Un dribble sur place, deux, trois, quatre. Oh le buzzer ! C’est terminé ! Le Paris-Levallois remporte ce match à Coubertin 86-78… trois semaines après l’avoir commencé.» En huit secondes de jeu (7,9 exactement), il ne s’est donc pas passé grand-chose entre les deux équipes, obligées par la Ligue d’en finir officiellement avec ce match arrêté après une bagarre générale le 14 décembre. Pas de shoot à 100.000 euros pour cette fois-ci. Le rendez-vous le plus court de l’histoire de la Pro A, programmé à l’issue d’un entraînement du PL, n’avait qu’un but : mettre fin à l’«affaire» qui a secoué le basket français avant les fêtes.
«C’était intense hein, ironise le Parisien Poirier. Pour 8 secondes, on a décidé de ne pas jouer. On garde la balle et voilà. Il n’y a pas eu de poignées de mains parce qu’ils sont partis directement au vestiaire. C’était bizarre.» Pour l’occasion, tout le protocole d’un match classique a pourtant été respecté. Joueurs en tenues, arbitres zélés en position, tableaux de marque actualisés et officiels de la Ligue présents à la table de marque. Mais pas de buvette ni de spectateurs puisque la rencontre se tenait à huis clos.
«Maintenant on n'en parle plus»
Une situation ubuesque, d’autant qu’il n’y avait que deux joueurs de Gravelines et quatre Parisiens sur le terrain, après les exclusions des joueurs incriminés dans la bagarre. «Il aurait fallu finir ces 8 secondes le jour de la rencontre, peste le Parisien Andrew Albicy, fatigué de s’exprimer une fois de plus sur le sujet. Pour nous le plus important est d’avoir cette victoire, comptabilisée au classement. Maintenant on enterre tout ça et on n’en parle plus.»
Averti depuis samedi de la tenue de cette fin de match, le président de Gravelines Christian Devos regrette également cette situation. «Il fallait le faire parce que ça fait partie des règlements. Point. On les respecte même si c’est bizarre. Le résultat est entériné puisqu’on a joué la fin de ce match. On verra la suite.» Après la bagarre, des suspensions de deux à six matchs ont été infligées aux joueurs reconnus coupables (et trois mois pour le Parisien Williams, le plus sévèrement sanctionné). Maintenant que le résultat est entériné, les deux parties ne s’interdisent pas de porter de nouveaux recours devant la Ligue.