FOOTBALLUkraine-France: Deschamps, des choix en questions

Ukraine-France: Deschamps, des choix en questions

FOOTBALLSur le barrage aller, le sélectionneur a fait des choix qui ne se sont pas révélés payants…
Bertrand Volpilhac

Bertrand Volpilhac

De notre envoyé spécial à Kiev,

De l’équipe de France battue 2-0 en l’Ukraine, vendredi soir, en match aller des barrages pour la Coupe du monde 2014, il n’y avait pas grand-chose de surprenant. D’ailleurs, tous les suiveurs des Bleus savaient à peu près tous le début de semaine à quoi ressemblerait le onze de départ, à quelques détails près. Le problème, c’est que le sélectionneur a trouvé son enfer dans ces détails. Tous ses choix forts se sont révélés être des échecs.

Une tactique inadaptée au bloc Ukrainien

Plusieurs fois durant la semaine, Didier Deschamps a essayé à l’entrainement un 4-3-3 avec Cabaye (au lieu d’un 4-2-3-1 avec Nasri) permettant une meilleure assise au milieu de terrain. Préférant finalement rester fidèle au système avec lequel ses Bleus se sentaient le plus à l’aise, il les a obligés à jouer en sous-effectif au cœur du jeu face au pressing constant du bloc ukrainien. Pogba et Matuidi, censés récupérer les ballons avant de les rendre propres ont tour à tour étaient trop hauts, trop bas, trop seuls. Placés dans une position que ni l’un ni l’autre n’occupent en club, ils n’ont pas eu le même rayonnement qu’à la Juventus et au PSG et n’ont pas permis à la France de contrôler le match. Quand à celui à qui ce 4-2-3-1 devait offrir quelques libertés, Samir Nasri, il n’en a pas vraiment profité: «Par moment, c’est vrai qu’il a décroché pour qu’on puisse sortir le ballon, il était peut-être trop bas, analyse le sélectionneur. Plus haut, il apporte plus de présence mais il essayait de faire en sorte d’être disponible.»

Valbuena aurait apporté

Sur la tactique, au fond, on ne peut pas reprocher à Deschamps d’aller au combat avec ses propres armes. Le problème, c’est que son fusil le plus fiable depuis deux ans n’a été sorti de son étui qu’à quelques minutes de la fin. Mathieu Valbuena, éternelle bonne poire de l’équipe de France, a commencé la rencontre sur le banc, au profit de Loïc Rémy. Question de forme de moment, pour celui qui est pourtant toujours convaincant avec les Bleus, mais peu fringuant actuellement et moins rapide que son ancien coéquipier à l’OM, dont la mission était de passer en vitesse côté droit. Raté. Sans qu’il soit le plus mauvais (loin de là), Rémy n’a jamais trouvé la solution et a même raté l’une des rares occasions françaises. Valbuena, réputé pour sa rigueur tactique, aurait aussi pu apporter dans le travail défensif. C’est bête, les deux buts ukrainiens sont venus de ce côté-là.

Abidal est dans le dur

Avant d’affronter l’Ukraine, Eric Abidal ne connaissait certainement pas Roman Zozulya. Ni très rapide, ni très technique, mais sacrément accrocheur, l’avant-centre de l’Ukraine a pourtant fait vivre un enfer à un Eric Abidal constamment dépassé. Le problème, c’est qu’on savait là-aussi le capitaine de Monaco en déclin physique depuis quelques matchs. Mais visiblement, pas assez pour faire confiance à Mamadou Sakho (Raphaël Varane étant indisponible). «Il n’y a pas de soucis particuliers, avait tenté de rassurer le sélectionneur avant la rencontre devant l’insistance des journalistes. Il joue aussi dans une équipe qui marche moins bien en ce moment. La forme du moment n’est pas forcément l’élément premier pour choisir l’équipe, c’est un critère.» Qui a coûté à Valbuena, mais pas à Abidal.