Du club des cinq, ils ne seront que deux à évoquer à bâtons rompus le FC Nantes et le foot en général: Manou et Grand Lolo. Le premier cultive la nostalgie des années 90 alors que le second est intarissable sur les Canaris actuels -«je les adore», lâche-t-il. Pour la sortie mardi de leur nouvel album Les rois du bord de mer, le chanteur (Manou) et un des guitaristes (Grand Lolo) dissertent sur leur FC Nantes et leur passion du ballon rond.

Comment suivez-vous le FCN?

Grand Lolo: «Je vais aux matchs dès que je peux. J’ai vu les quatre années de L2. Il y avait 3.000 personnes au stade, la grève en tribune Loire. Kita avait même embauché à une époque une fanfare pour éviter d’entendre les insultes. Je suis heureux qu’on soit sortis de tout ça. La tribune Loire me fait bien plaisir.»

Manou: «Je suis moins accro. J’ai toujours suivi ça. Quand on est devenus des vedettes (rires), on a été contactés par le FCN sous l’ère Bouyer puis Scherrer. On était reçus en grande pompe. Les équipes adverses recevaient des paniers garnis avec des produits locaux, dont notre disque. En échange, on allait aux matchs. On a même fait un morceau « Du rififi dans la surface». Il n’a pas fonctionné. Ça a été l’hymne pendant une ou deux saisons… On citait Tapie mais comme on a eu peur que ça ne lui plaise pas, on l’a enlevé. D’ailleurs, à l’OM, Waddle était fan de nous. Il nous a fait une promo monstrueuse. Il avait dit sur Canal+ que ce qu’il préférait en France c’était les Elmer…»

Un souvenir qui vous a marqué?

Manou: «On a quand même fait une photo de presse. Dessus, il y avait nous cinq en tenue de footballeur avec Desailly, Christophe Robert le jardinier (rires), Eydelie en tenue d’Elmer.»

Grand Lolo: «Tout gamin, mon premier match Nantes-Benfica en Coupe d’Europe. Une défaite 2-0 (en 1978). Je me souviens aussi que dans Pif Gadget il y avait une BD dans laquelle le FCN était toujours présent. Logique, le FCN faisait partie des plus grosses équipes en France à l’époque.»

Manou, pourquoi portez-vous des chaussettes jaunes sur scène?

Manou: «J’avais un problème de tendon, il me fallait donc des grandes chaussettes pour couvrir le strap. Evidemment, j’ai pris celles du FCN. Ça fait partie du personnage. Partout où l’on passe, je les montre. Je me fais huer quand je passe dans les villes qui ont un club de foot qui marche…»

Le Grand Lolo: «Les chaussettes, le slip kangourou, le marcel, la casquette, il y a un côté beauf génial!»

C’est quoi le jeu à la nantaise?

Grand Lolo: «C’est une philosophie. C’est de jouer du foot ludique. C’est pétillant. On en a reparlé il y a peu.»

Manou: «Barcelone joue à la nantaise. Ils ont copié même. C’était une marque de fabrique. C’était magique de voir un match à une époque. L’inconvénient c’est que quand les mecs sortaient du club, ils galéraient.»

Grand Lolo: «C’est comme dans un groupe de musique, t’as cinq bons musiciens. Mais quand ils sont pris à part et qu’ils vont chacun de leur côté, ce n’est pas certain du tout qu’ils réussissent. C’est vraiment une histoire d’alchimie.»