Handball: Nikola Karabatic aime sa vie loin de la France
LIGUE DES CHAMPIONS – Le Français retrouve la France et le PSG Hand avec Barcelone dimanche en C1...Julien Laloye
Dimanche 30 septembre 2012. Nikola Karabatic quitte le Palais des sports de Coubertin (presque) menotté et escorté en garde à vue. Dimanche 20 octobre 2013, le même Karabatic revient au même endroit –enfin à la Halle Carpentier- dans la peau d’un joueur majeur de la meilleure équipe de l’histoire du jeu. Avec le recul, on peut dire que la star du handball français ne s’en est pas mal tirée. Nikola lui-même en convient dans sa première interview accordée à un média français –le JDD- depuis son exil catalan. « Sans ce qui s’est passé [l’affaire des paris] je n’aurais sûrement pas joué pour le Barça.»
«C’est un garçon humble qui s’est bien intégré dans le vestiaire»
C’eut été dommage, vue la cour effrénée du club espagnol pour s’attacher ses services depuis…toujours. «Barcelone a essayé de le recruter plusieurs fois, confirme Angel Rigueira, journaliste au Mundo Deportivo. La première fois, il a préféré suivre Serdarusic, le coach ami de son père à Kiel, et la dernière, il a voulu retourner à Montpellier. Mais le club a toujours dit qu’il lui ferait une proposition à chaque fois qu’il serait libre» Karabatic a fini par céder, après six mois passés à jouer le maintien avec Aix. «Il ne faut pas croire non plus qu’il revit, nuance son agent Bakhti Ong. Nikola aime les challenges sportifs et le jeu, quelque soit le niveau».
Gagner la Ligue des champions avec le Barça sonne tout de même plus glamour. «C’est sûr qu’il se sent bien là-bas, appuie Ong. Barcelone c’est une sorte de grand Montpellier, avec la proximité de la mer, et puis il peut retourner voir sa mère et son frère régulièrement.» Pour Géraldine, sa copine elle aussi impliquée dans la tourmente judiciaire l’an passé, pas besoin de faire le trajet. La jeune femme l’a rejoint en Catalogne, où elle apprend l’espagnol avant de se remettre à travailler. Karabatic peut en profiter pour se concentrer sur son rôle dans l’équipe espagnol –où il s’est déjà fait quelques amis proches, dont l’ailier espagnol Victor Tomas et le pivot danois Noddesbo. «Il s’est très bien intégré dans le vestiaire, juge Rigueira. C’est un garçon humble qui s’est fondu sans problèmes dans le collectif».
«Ce sera le joueur le plus acclamé dimanche»
De quoi oublier que le jugement sur l’affaire des paris truqués n’a pas été rendu? «Non, ça existe et Nikola en a conscience explique son conseiller, mais elle ne l’obsède pas plus que ça. Il a connu d’autres coups durs dans la vie, comme la mort de son père, et il a toujours avancé». D’ailleurs, il n’exclut pas de revenir finir sa carrière à Aix dans le championnat de France, peut-être pour dissiper le malentendu né avec le public hexagonal? «Quel malentendu? Les gens se souviennent que Niko était capable de passer une demi-heure à signer des autographes. Les fans savent ce qu’il a fait pour son sport. Je vous parie que dimanche, ce sera le joueur le plus acclamé lors de la présentation des équipes». Paris tenu.