Handball: Pour Grégory Anquetil, «on ne sait pas qui fait quoi au PSG»

Handball: Pour Grégory Anquetil, «on ne sait pas qui fait quoi au PSG»

HANDBALL – L'ancien international pense que l’équipe parisienne manque de caractère…
Romain Baheux

Romain Baheux

Opposé à Chambéry ce mercredi soir, le PSG Handball peine encore à imposer son jeu en ce début de saison. Après avoir été battu par Chambéry au trophée des champions, Paris a été tenu en échec par Toulouse il y a une semaine. Consultant pour Canal +, l’ancien ailier droit de Montpellier et des Bleus Grégory Anquetil redoute ce manque de cohésion avant le choc contre les Savoyards et les débuts en Ligue des champions samedi.

Que vous inspire le début de saison du PSG Handball?

Aujourd’hui, les joueurs n’ont pas pris leur place. J’ai connu ça avec Montpellier il y a quelques années. Quand on met des stars les unes avec les autres, le plus difficile n’est pas de les préparer, parce que ce sont des machines, mais c’est plutôt la gestion humaine. Je n’ai pas vu un joueur qui soit le chef des autres. Daniel Narcisse est capitaine mais je ne l’ai pas vu se comporter comme un capitaine charismatique. On ne sait pas qui fait quoi.

Comment remédier à cela?

S’ils se prennent en main, ils peuvent partir à la conquête de la Ligue des champions. La vraie question que je me pose, c’est de savoir si Philippe Gardent va être capable de tenir tout ce monde-là. Il va falloir que Bruno Martini (le manager général) fasse un boulot énorme.

Pourquoi?

Il va falloir se fâcher. Quand on est entraîneur comme Patrice Canayer à Montpellier et que le président vous donne les clés, il y a de la crédibilité. Au PSG, le président Nasser Al-Khelaïfi a un œil sur son directeur général et sur son manager général. Là, c’est au manager général de leur faire comprendre que ce sont des joueurs avec des salaires de mammouths et qu’il faut de l’investissement sur le terrain en retour.

Certains joueurs vous ont particulièrement déçu?

Oui, Daniel Narcisse. Il subit la panade dans laquelle se met Paris actuellement. Ça doit être un joueur capable d’affronter tous les problèmes et là, il ne le fait pas. Il ne se comporte pas comme capitaine. En même temps, quand je vois la composition de cette équipe, je ne vois pas quel joueur pourrait prétendre être capitaine. Luc Abalo, il est fantasque, ce n’est pas un capitaine. Samuel Honrubia, c’est encore un gamin. Quant aux étrangers, beaucoup ne savent pas parler français.

La retraite de Didier Dinart en fin de saison dernière a affaibli l’équipe?

Didier était sur les jantes, il fallait qu’il arrête. De toute façon, je ne suis pas sûr que ça se passait bien avec le reste de l’équipe. On voyait qu’il en avait ras-le-bol, qu’il n’avait plus envie. Tout le monde savait qu’il allait se retirer en fin de saison, c’était compliqué d’écouter quelqu’un dans cette situation.

Quand pourrait-on se fixer une idée des possibilités de cette équipe?

La Ligue des champions va être révélatrice. A l’extérieur, avec un public hostile et un arbitrage-maison, on explose en plein vol s’il n’y a pas une vraie équipe. Si on regarde la composition de Paris, elle soutient la comparaison avec tout le monde, à part peut-être Barcelone. Elle peut prétendre au Final Four. Maintenant, elle ne tourne pas bien aujourd’hui. Elle a besoin de se créer dans la difficulté.