Il a fallu plusieurs rendez-vous téléphoniques, une ou deux vérifications auprès des coachs et quelques heures de visionnages de matchs amicaux à Didier Deschamps pour prendre sa décision. Pour affronter la Belgique le 14 août, le sélectionneur a finalement choisi d’embarquer Eric Abidal, plus d’un an et demi après sa dernière sélection, en amical contre l’Allemagne. «Il a fait toute la préparation avec Monaco, je l’ai trouvé à l’aise dans les matchs amicaux», indique DD, convaincu que le défenseur central est de nouveau en pleine possession de ses moyens.

Il y a encore quelques mois, l’ancien joueur du Barça enchaînait pourtant les rendez-vous médicaux pour se remettre d’une transplantation du foie et tenter de retrouver une condition d’athlète de haut niveau. Malgré un retour dans le groupe pro du Barça, le joueur aux 61 sélections n’avait pas été prolongé, avant d’atterrir à Monaco. «Prêt à tout donner, plein d’envie», comme il le confiait lors de sa présentation. Ce jour là, il n’envisageait d’ailleurs pas vraiment un retour si précoce en bleu: «Pour espérer revenir en équipe de France, ça passe par des étapes, faire des matchs. Je n'aime pas parler trop vite. Je veux prouver avant de penser à postuler.»

Une forte envie de rejouer avec les Bleus

En l’appelant dès aujourd’hui, Didier Deschamps n’a pas voulu lui faire un quelconque cadeau honorifique. Le sélectionneur pense au joueur de 34 ans depuis longtemps d’autant qu’il fait partie des rares anciens possédant un vécu international. Le rescapé de Knysna a aussi l’avantage de bénéficier des absences de plusieurs joueurs dans ce secteur de jeu. Repositionné dans l’axe où il devrait se fixer jusqu’à la fin de sa carrière, Abidal prend la place de Sakho, écarté pour son manque de temps de jeu, et de Varane, pas tout à fait remis de son opération du ménisque.

«Je ne peux pas nier que les problèmes des autres joueurs à ce postes m’ont amené à le rappeler aujourd’hui», concède d’ailleurs Deschamps. Au fil des discussions, le sélectionneur a aussi senti que le défenseur avait enfin une forte envie de représenter son pays, d’être prêt à vivre une dernière aventure avec les Bleus jusqu’à la Coupe du monde 2014 au Brésil. Ce qui n’est peut-être pas le cas de tous les joueurs (Jérémie Toulalan, Lassana Diarra) sélectionnables aujourd’hui.